En 1998 le mot anthropocène venait tout juste d'être forgé. Contrairement à l'iceberg et à l'astéroïde, cependant, l'anthropocène ne vient pas de nulle part, du vide de la banquise ou de celui de l'espace: mais du trop-plein de nous. C'est notre quête prométhéenne d'éternité, notre voracité de sauterelles, notre certitude qu'il existe d'un côté l'humanité et de l'autre la nature ; que moyennant un peu de respect, celle-ci se laissera prélever, piller, vider.
Camille Brunel