Paradoxale Suède, citée en exemple à l’étranger, où la plupart des partis et des hommes politiques, Premier ministre compris, se déclarent publiquement féministes, mais où l’on trouve les féministes les plus enragées. Dans l’un des nombreux reportages que j’avais réalisés, j’avais interrogé une Suédoise qui avait connu la grande époque des années 1970, la vague d’espoir, pour reprendre ses mots, amenant des crèches, du travail, l’indépendance financière. Elle et ses amies avaient presque toutes divorcé à l’époque, se rappelait-elle. Mais elles s’attendaient à plus. Violences, salaires, arrêts-maladie, les féministes suédoises des années 1970 n’imaginaient pas lire de tels cahiers de doléances dans la Suède d’aujourd’hui.