Voilà cinq cent ans ou plus, ils avaient considéré qu’ils n’étaient que de passage sur les territoires qu’ils traversaient. On y restait quelques semaines, puis on continuait, vers le nord, vers le sud, au gré des saisons, au gré de ce que la nature pouvait offrir aux rennes. Et, immuablement, des pâturages d’été aux pâturages d’hiver, les voies de la transhumance étaient un long et lent cheminement qui exigeait des hommes la conscience de leur place dans la nature. D’une année à l’autre il fallait revenir sur ses pas et retrouver la terre en l’état. On ne laissait pas de traces derrière soi, on en faisait un point d’honneur et l’harmonie régnait.