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Citation de Oliv


Oliv
13 septembre 2017
Viatcheslav Kolobkov se souvient de la peur panique de son père, ouvrier de Leningrad, quand une voiture s'arrêtait devant chez eux la nuit :

Chaque nuit, il demeurait éveillé, guettant un bruit de moteur. Quand une voiture arrivait, il se dressait, raide, dans son lit. Il sentait la peur à plein nez, avec sa transpiration nerveuse, et je devinais qu'il tremblait de tout son corps même si je ne pouvais le voir dans l'obscurité. "Ils sont venus pour moi !" disait-il immanquablement quand il entendait une voiture. Il était convaincu d'être arrêté pour une chose qu'il avait dite : parfois, à la maison, il maudissait les bolcheviks. Quand il entendait une automobile s'arrêter et la porte claquer, il se levait et, paniqué, se mettait à chercher à tâtons les choses dont il pensait avoir le plus besoin. Il gardait toujours ses affaires à proximité de son lit pour être prêt quand "ils" viendraient le chercher. Je me souviens des miches de pain qui s'y trouvaient : sa plus grande peur était de partir sans pain. Bien souvent, mon père fermait à peine l'œil de la nuit : attendant une voiture qui ne venait jamais.
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