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EAN : 9782070456475
592 pages
Gallimard (20/02/2014)
4.56/5   16 notes
Résumé :
Mêlant magistralement la grande et la petite histoire, Orlando Figes tisse sous nos yeux la trame de la fresque tragique du peuple soviétique sous Staline. Ce sont les Chuchoteurs, les victimes, toutes les victimes, qui prennent ici la parole, aussi bien celles qui ont succombé par millions que celles qui ont survécu en s'efforçant d'intérioriser les valeurs et les idéaux soviétiques, seul moyen de faire taire les doutes et les peurs. Salué dès sa parution comme un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le livre d'Orlando Figes nous aide à comprendre le stalinisme et, plus largement, la société russe jusqu'à nos jours; car celle-ci n'en a pas fini avec son passé. Il nous aide à comprendre ce qui est, pour nous, occidentaux, presque incompréhensible: la fabrique de l'homme rouge par le façonnement des esprits. Nous pénétrons le système totalitaire dans sa quotidienneté. Un système qui dura plus de 70 ans et qui n'en a pas fini de peser sur l'histoire des hommes.
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Un livre permettant de découvrir l'invraisemblable, l'innommable, le pire de se que l'homme a pu créer. On a vu les deux versants de l'absurde : le nazisme et son exact symétrique : le communisme, le stalinisme.
Exact symétrique...quelle erreur, le communisme est bien pire : les purges, les exécutions, les massacres par milliers suite aux exécutions ( Katyn), l'instauration de la famine comme arme politique.
Dire que les intellectuels français, politiciens, historiens,...ont cautionné, encouragé, et continue de célébrer ce régime...quel aveuglément.
Terrible époque, bien pire que le nazisme, bien pire que n'importe quelle autre dictature.
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Un chef d'oeuvre d'histoire et d'humanité.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La collectivisation marqua le grand tournant de l'histoire soviétique. Elle détruisit un mode de vie qui s'était développé au fil des siècles : une vie fondée sur la ferme familiale, l'ancienne commune paysanne, le village indépendant et son église, mais aussi le marché rural, dans lesquels les bolcheviks voyaient autant d'obstacles à l'industrialisation socialiste. Des millions de personnes furent arrachées à leurs foyers et dispersées à travers l'Union soviétique : récalcitrants fuyant les fermes collectives ; victimes de la famine provoquée par la réquisition excessive des grains des kolkhozes ; orphelins ; "koulaks" et leurs familles. Cette population nomade devint la principale main-d'œuvre de la révolution industrielle de Staline, emplissant les villes et les chantiers industriels, les camps de travail et les "colonies spéciales" du Goulag (administration centrale des camps). Le premier plan quinquennal, qui fixa cette forme de développement forcé, lança un nouveau type de révolution sociale (une "révolution par le haut") qui consolida le régime stalinien : dislocation des liens et allégeances d'antan, dissolution de la morale et imposition de valeurs et identités nouvelles ("soviétiques"). La population tout entière se trouva subordonnée à l'État et tributaire de celui-ci en toute chose ou presque : logement, scolarité, travail et vivres, tous relevant de l'économie planifiée.
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Viatcheslav Kolobkov se souvient de la peur panique de son père, ouvrier de Leningrad, quand une voiture s'arrêtait devant chez eux la nuit :

Chaque nuit, il demeurait éveillé, guettant un bruit de moteur. Quand une voiture arrivait, il se dressait, raide, dans son lit. Il sentait la peur à plein nez, avec sa transpiration nerveuse, et je devinais qu'il tremblait de tout son corps même si je ne pouvais le voir dans l'obscurité. "Ils sont venus pour moi !" disait-il immanquablement quand il entendait une voiture. Il était convaincu d'être arrêté pour une chose qu'il avait dite : parfois, à la maison, il maudissait les bolcheviks. Quand il entendait une automobile s'arrêter et la porte claquer, il se levait et, paniqué, se mettait à chercher à tâtons les choses dont il pensait avoir le plus besoin. Il gardait toujours ses affaires à proximité de son lit pour être prêt quand "ils" viendraient le chercher. Je me souviens des miches de pain qui s'y trouvaient : sa plus grande peur était de partir sans pain. Bien souvent, mon père fermait à peine l'œil de la nuit : attendant une voiture qui ne venait jamais.
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Pour les bolcheviks, la réalisation radicale de la "personnalité collective" impliquait de "faire exploser la coquille de la vie privée". Tolérer une "distinction entre vie privée et vie publique", assurait la femme de Lénine, Nadejda Kroupskaïa, "débouchera tôt ou tard sur la trahison du communisme". Selon les bolcheviks, l'idée d'une "vie privée" distincte du champ politique était un non-sens parce que la politique affectait tout ; dans la prétendue "vie privée" d'une personne, il n'était rien qui ne fût politique. Ainsi la sphère personnelle devait-elle être soumise à la supervision et au contrôle publics. Aux yeux des bolcheviks, les espaces privés soustraits à la coupe de l'État étaient de dangereuses pépinières de contre-révolutionnaires, qu'il convenait de débusquer et d'extirper.
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Les enfants étaient initiés au culte de "l'oncle Lénine" dès leur premier âge. Dans les jardins d'enfants, on les appelait les "octobrins" ou "petits octobres" ("oktiabriata"), dès l'instant où ils étaient capables de montrer du doigt le portrait du dirigeant soviétique. Après la mort de Lénine, craignant qu'une génération entière ne grandît sans savoir qui il était, ordre fut donné aux écoles d'aménager des "coins Lénine", des sanctuaires politiques réservés au culte du fondateur quasi divin de l'État soviétique. Les récits légendaires autour de Lénine et des autres héros de la révolution étaient un instrument d'éducation politique important. La plupart des enfants ne comprenaient pas l'idéologie de l'État soviétique — à leurs yeux, la révolution n'était qu'une simple lutte entre le "bien" et le "mal" —, mais ils pouvaient s'identifier aux actes héroïques des révolutionnaires.
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ça n'est rien, sans doute une erreur, je reviens très vite.
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