Être heureuse... Comme si cela pouvait être envisageable. Je ne suis pas stupide, malgré mon profond mépris de cette notion idyllique, je crois en un certain bien-être.
Refaire ma vie sans elle ne m’attire pas. Je ne me vois pas construire une famille et un monde dont elle ne ferait pas partie. C’est plus fort que moi et si je veux être totalement honnête, l’idée de me venger m’obsède tout autant.
Son visage, souvent de marbre, et son regard froid sont déstabilisants mais il dégage malgré lui quelque chose qui force au respect mais également à la crainte. Chacun de ses gestes est calculé. Autoritaire avec les hommes, séducteur avec les femmes. Bien qu’il doive être également autoritaire avec ces dernières : c’est dans sa nature.
Ce ne sont pas mes amis et c’est tout juste si je les considère comme des collègues. Nous ne sommes pas ici pour les mêmes raisons. Je ne cours pas après l’argent même si j’en ai amassé un bon paquet ces derniers mois. Mes valeurs ne sont pas non plus la raison de ma présence ici même si,au final, elles en font plus ou moins partie.
Nous nous jaugeons tous les deux du regard sans qu’aucun ne soit prêt à se soumettre à l’autre. La petite ride qui s’est creusée entre ses sourcils témoigne de sa suspicion. Je reste de marbre, presque convaincue par ce que je viens de lui dire. Il finit par soupirer tout en se réinstallant dans son canapé.
Son regard, toujours aussi dur, pourrait mettre mal à l’aise quiconque même si moi, je ne laisse jamais rien paraître. Ses mains croisées sous son menton, il détaille mon corps, semblant réfléchir. Je reste droite, ne montrant aucun signe d’agitation. Il n’aime pas l’agitation, c’est un signe de faiblesse.