— Oui, vois-tu, Sophie, reprit-il d’un ton où l’affection se mêlait à la remontrance, se tourmenter comme tu fais pour ce garçon, ça ne sert à rien du tout. On a fait ce qu’on a pu pour le remettre dans le bon chemin ; c’est fini, il en faut prendre son parti ; nous n’y pouvons rien changer.
Elle releva la tête, et sur son visage, que les peines morales avaient plus contribué à flétrir avant l’âge que les fatigues et les soucis matériels, passa la divine lueur de l’espérance. — Tu as raison, Ami, fit-elle doucement ; pour ce qui est de nous, non, nous n’y pouvons rien changer, mais il y en a un plus puissant que nous. C’est sur Lui que je compte.
Le mari inclina la tête avec un respect mêlé d’embarras.
Il y a beaucoup de gens, il y en a trop, qui éprouvent une certaine gêne quand il est fait allusion à l’intervention directe de Dieu dans les affaires de ce monde, ou seulement quand ce nom est prononcé sérieusement.
ceci est une vieille histoire : en ce temps -là, Rodolphe, le marquis de Hochberg,était comte souverain de Neuchâtel, et Jean Udriet, curé de colombier .
ces deux noms ne sont point ici rapprochés pour faire entendre qu'i eût étroite relation entre le grand seigneur badois, qui pouvait joindre au sien toute une kyrielle de titres, et le modeste conducteur spirituel du troupeau de Colombier et Auvernier,mais à seule fin de bien fixer la date du présent récit .....