j’ai toujours eu un corps musclé jusqu’à ce que la grossesse arrondisse mes formes. Je m’étais toujours crue insignifiante, avant que l’Allemand me murmure des mots doux à l’oreille.
Je me suis confiée à la vieille dame, sur ma grossesse, la réaction de mes parents, mon départ. C’est elle qui m’a conseillé d’aller à Wiesbaden et qui a griffonné sur un papier que je portais un enfant du Reich. Pas une seconde je n’ai songé à refuser son aide ou que l’Allemagne puisse se révéler dangereuse. « Des couples se languissent d’enfants qui te ressemblent », répétait-elle. Mes parents auraient préféré mourir plutôt que d’accepter l’aide des Allemands. Mais la dame a insisté, elle a expliqué qu’on m’hébergerait. Moi, je ne savais pas où aller.