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Citation de Bazart


Bazart
29 septembre 2013
Dalle est arrivée au cinéma tout à fait fortuitement. Elle n’a pas choisi de tourner dans 37°2. Elle n’a, pas une seule seconde, été rebutée ou impressionnée par le fait qu’elle allait devoir porter ce film sur ses seules épaules, ou presque. Le choix était déjà fait : "C’était ça ou continuer à voler dans les magasins." Elle ne connaissait rien au cinéma. Elle ne lisait pas les génériques. Quand on lui a dit que Jean-Jacques Beineix avait tourné auparavant la Lune dans le caniveau, elle a cru qu’on lui parlait des Nuits de la pleine lune d’Éric Rohmer. Mais quelque chose en elle la faisait aspirer au cinéma, même si elle ne savait pas encore le nommer : la Dalle ne supporte pas les contraintes de la réalité. Si pour Proust, la vraie vie, c’est la littérature, pour elle la vie commence quand elle est sur un plateau. D’où, inversement, son désarroi lorsqu’un jour un membre de l’équipe, qui venait de se faire au doigt un petit bobo de rien du tout, osa briser ce charme en déclarant : "Je vais à la pharmacie." A la pharmacie ? Insupportable mention de l’insupportable existence quotidienne. "Je n’aime pas faire la queue pour acheter des timbres." Truffaut disait à peu près la même chose quand il expliquait que le miracle du cinéma, c’est que les personnages trouvent toujours immédiatement, juste devant la porte, une place pour garer leur voiture
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