Dans l’étang
il a jeté sa femme.
L’époux a fait couler doucement sur l’eau les cendres de celle qu’il aimait,
il a versé son regard,
il a répandu son souffle,
il est monté sur le canot arrimé par une chaîne à la rive,
en élevant sa main il a éparpillé sa vie encore tiède, son corps encore presque intact
sur la surface grise au-dessus de l’eau sombre
près de la rame noire.