Je me dis parfois qu’il doit bien y avoir quelque part, dans l’infini, des atomes immortels qui se souviennent de tout ce qui a été vécu, une mémoire des sentiments, un écho éternel de ce qui a un jour vibré –mais sans doute n’est-ce qu’une tentative d’accepter ma propre finitude.
Et il doit bien y avoir un abîme aussi, où se morfondent les mots jamais dits et les moments avortés, où se languissent les vies alternatives qui se sont contentées d’être rêvées.