En hiver, la peur est solide, compacte, lourde. En été, la vie fourmille dans les fissures, l'herbe pousse, pousse. Les arbres chantent à tue-tête. Depuis ce matin, les merles sont fous. Les mots me viennent comme une eau rare et acide dans la gorge mais chacun m'apporte la nostalgie du chant fou, du chant libre, échevelé et victorieux du merle qui s'égosille en ce moment sous ma fenêtre. Je t'écris à toi, Léon Tolstoï, parce que, souvent, tu as chanté comme un merle.