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Citations de Pascalle Monnier (14)


  
  
  
  
   Relire Jane Eyre de Charlotte Brontë.
   Écrire un remake du Jane Eyre de
Charlotte Brontë.
   Ne plus fumer, ne plus boire d’alcool,
ne plus manger que des légumes, des
pommes et du riz.
   Ne plus accumuler les livres de cuisine,
ne plus accumuler les livres de manière
générale.
   Acquérir chaque jour ponctualité,
ordre et assiduité au travail.
   Consacrer enfin chaque jour moins de
temps à la lecture qu’à l’écriture.
   Ne plus pleurer en imaginant son
propre enterrement et les musiques qu’on
pourrait y jouer.
   Ne plus pleurer en imaginant l’enterre-
ment de ceux qu’on aime.
   Ne plus pleurer dans la rue ou dans le
bus en pensant à son propre enterrement et
à l’enterrement de ceux qu’on aime.


p.10
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   Ne plus entrer dans les églises uniquement pour
y allumer des cierges et se bercer
de pitié pour soi-même et de complaisance
à l’égard de son malheur.
   Ne plus être fétichiste, conservateur
maniaque de son musée privé.
   Améliorer son anglais et reprendre
l’étude de l’allemand.
   Ne plus prétendre que l’on sait un peu
de grec.
   Ne plus se vanter de ne rien comprendre à Joyce
et de ne jamais avoir lu une
ligne de Mallarmé.
   Se mettre au travail sans ambition et
sans culpabilité.
   Écouter de la musique mais ne pas se
dissoudre dans l’écoute de la musique.
   S’inspirer de tous et de personne.
   Ne plus s’obliger à faire la conversation
avec les chauffeurs de taxi.
   Abandonner toutes ses manies.
   Se défaire de ses superstitions.


p.11
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      avec une immense détermination,
visible dans les petits pas précipités et les
bras en ailes d’avion pour mieux fendre l’air,
couplée à une absence totale de logique ou
de motivation présidant à ces incessantes
apparitions et disparitions.
   Faire preuve de sang-froid en toute
occasion, ne jamais céder à la colère et à
l’impatience.
   Manifester courtoisie, amabilité, rete-
nue.
   Adopter pour cela des manières et des
propos prudents, modestes.
   Suivre le programme de Montaigne :
faire ce que l’on a voulu faire, être ce que
l’on a voulu être, donner à son âme la forme
qui lui convient davantage, etc.
   Être exemplaire.
   Être ordinaire.
   Changer du tout au tout, ne plus être
soi-même, devenir ce que l’on rêve d’être.


p.9
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   Parcourir les résumés de livres sug-
gérés par Amazon, exemplaire d’occasion,
état acceptable, avec suivi de colis, livres qui
pourraient être livrés le jour suivant dans le
point relais le plus proche, une semaine plus
tard, si livrés à domicile.
   Se débarrasser de ses mauvaises habi-
tudes, se réformer, se corriger.
   Perdre son temps, avec la détermina-
tion et le courage que l’on devrait employer
à travailler, en étudiant sur un site spécia-
lisé le calendrier des heures et dates palin-
dromes à venir. Voir que le 3 février 2030
est la prochaine date palindrome. Se
demander immédiatement si on sera encore
là pour s’en apercevoir.
   Puis, dans l’espoir de se ressaisir,
comme Saint-Cyran l’aurait probable-
ment recommandé si on l’avait eu comme
coach ou confesseur, décider de se rendre à
soi-même et à son néant. Et, encore mieux,
lors des moments de grande pénitence
déclenchés par le désœuvrement qui a pré-
cédé et l’abattement qui a suivi, se souve-
nir que la grandeur de l’homme revient à être
nécessairement à l’écart de soi-même.


p.17/18
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   Parvenir à réserver des trains, des
avions et cesser de penser que chaque
rendez-vous dissimule un piège, un dan-
ger, le risque de le manquer ou d’être déçu,
bref, ne plus tolérer ses névroses.
   Se souvenir à chaque instant, sans
crainte du paradoxe, que Nietzsche affir-
mait la nécessité de l’oubli.
   Trouver la parade au sentiment insis-
tant d’une perte de réel.
   Ne pas se contenter de la déception et
du récit de déception, ne pas se laver dans
la déception.
   Ne pas se contenter de récit déçus.
   Se souvenir qu’il s’agit moins de main-
tenir le neuf que de renouveler l’ancien.
   Écrire des livres comme on rédige un
catalogue.
   Lire le réel comme un texte.
   Préférer les obsessions aux idées.


p.15
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   Ne plus se bercer de l’espoir, en dépit
de Proust, que, là où la vie emmure, l’intelli-
gence trouve une issue.
   Adopter le point de vue de Pasteur et
penser commettre un vol si on passe une
journée sans travailler.
   Chercher à savoir comme Descartes s’il
y a des animaux dans la Lune, quels sont le
mécanisme des avalanches et la structure
des flocons de neige.
   Se méfier de ceux qui prétendent ne
vous vouloir que du bien.
   Rechercher l’intelligence du secret
plutôt que celle de la clarté. Sans très bien
comprendre ce que cela signifie.
   Être guidé dans tout ce que l’on entre-
prend par la maxime de Bismarck : En
politique, comme ailleurs, il faut suivre le droit
chemin, car on est assuré de n’y rencontrer per-
sonne.


p.13
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   Ne jamais s’inspirer du dandy de Bau-
delaire : Hercule sans emploi qui étonne tout le
monde faute de s’étonner lui-même.
   Ne plus trouver de prétexte à sa vanité.
   Renoncer au projet d’une vie ressemblant
à une biographie sachant qu’il est trop
tard et que cela n’aurait d’ailleurs aucun
intérêt.
   Ne plus se mesurer à chaque personnage
dont on lit la biographie.
   Se tenir à son programme, à ses résolutions
et à ses désirs.
   Accomplir chaque jour sa to-do list de
la veille.
   Renoncer à l’espoir de n’éprouver ni
remords ni regrets.
   S’habituer et se débrouiller avec soi-
même.
   Se délivrer du joug de l’opinion.
   Préférer les erreurs qui sont le fruit de
l’impulsion, de l’imprudence, de la candeur,
à celles qui naissent de la prudence, de
l’astuce, du calcul et de l’intelligence.


p.12/13
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Refuser d’enfermer la force de la procréation dans le carcan
   de la matrice. Ne plus humer ces odeurs de boudoir maternel.
   Créer un nouvel organe en nous.
Ne plus vouloir le monde et la parenthèse du monde.
Se dérober à la faute comme à l’obéissance.
Recherche l’intelligence du présent. Lever l’illusion descriptive.
   Transformer la panoplie du sens commun.
Se souvenir que l’écriture a servi durant fort longtemps à faire
   de la comptabilité et des recensements, autrement dit
   que l’écriture est ce qui permet de compter, décrire et
   ne pas oublier.
Traverser les genres, expulser les uns et déplacer les autres.
En finir avec le privilège exorbitant du discursif.
Résoudre ce résidu qui fournit un prétexte à notre vanité.
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   Comprendre enfin pour soi-même à
quoi l’on doit définitivement tordre le cou.
   Selon Artaud, repousser toutes les
idées de soumission.
   Selon Deleuze, devenir un ermite, une
ombre, un voyageur, un locataire de pen-
sions meublées.
   Selon Goethe, accueillir en soi ce qui
est le plus opposé à sa nature, s’éloigner de
soi-même.
   Selon Baudelaire, haïr tout domicile.
   Accepter d’être affecté au point de
modifier sa capacité à être affecté.
   Parvenir à faire le tri entre les désirs
naturels et les désirs vains.
   Ne pas toujours imaginer le pire.
   Se délivrer du deuil et oublier son
enfance.
   Ne plus répéter chaque matin je n’aurai
pas le temps aujourd’hui et donc je le ferai
demain.
   Ne plus haïr les vacances.


p.14
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   Dans une autre vie devenir violoniste
et posséder plusieurs Stradivarius.
   Dans cette même autre vie jouer et
perdre les Stradivarius que l’on possède à
la table de black-jack d’un casino comme l’a
fait un violoniste qui, selon Wikipédia, se
serait suicidé le lendemain.
   Donner son nom à un Stradivarius.
   Habiter dans la seule rue de Paris qui
porte le nom d’un roman, roman inachevé
d’ailleurs.
   Dans cette rue, mourir très lentement
de vieillesse et de tristesse.
   Être si triste que l’on ne se désole plus
de rien.


p.7
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  Ne pas s’étonner davantage de ce que
des chiens, dans ces mêmes rues où cir-
culent des autobus disposés à l’examen de
conscience, parlent eux aussi et confessent :
Je fais où on me dit.
  Ne plus flotter dans la mélancolie et le
renoncement comme on fait la planche trop
longtemps dans une piscine par lassitude
d’une nage sans destination.
  Ne pas se bercer de l’espoir de dispa-
raître à la faveur d’un incendie ou d’un
tremblement de terre et de renaître ailleurs,
par exemple en Australie, parce que c’est aux
antipodes et que n’ayant jamais prononcé le
mot devant quiconque on espère que c’est le
seul pays où l’on ne vous cherchera jamais.
  S’endormir chaque soir, parce qu’il
faut bien y parvenir et que dès lors tous
les moyens sont bons, en imaginant le plus
infime détail du bungalow près de la mer
que l’on ne possédera jamais mais dans
lequel on pourrait enfin vieillir et mourir.


p.19
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   Entamer une carrière de pénitent :
Rancé soudain violemment accablé d’une
vie trop mondaine s’enfermant dans la cel-
lule d’un couvent avec la tête coupée de sa
maîtresse défunte sous une cloche de verre,
Chateaubriand recevant par pénitence de sa
vie trop mondaine l’ordre d’écrire la vie de
Rancé enfermé dans sa cellule de moine avec
la tête coupée de sa maîtresse défunte, etc.
   Pratiquer, aussi, tant qu’à faire, l’ins-
tant suivant, la joie de vouloir détruire ce
qui mutile la vie.
   Ignorer le sens de cette note très
ancienne et qui ne semble pas une citation :
attachement, OK, similitude.
   Ne plus s’étonner de ce que les bus que
l’on croise parlent et prétendent : Je roule
propre.


p.18
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   Lire que la roquette d’Orient, plante
dite obsidionale, a été introduite à Paris
par les cosaques en 1814. Se souvenir de
la roquette sauvage des jardins romains, si
acide qu’elle brûlait le palais et vous faisait
imaginer ce qu’il en était de se nourrir uni-
quement d’herbes ramassées au bord des
chemins.
   Lire que les oliviers peints par Renoir
à la fin de sa vie ont été plantés par les sol-
dats de François Ier au retour d’une bataille
contre Charles Quint.
   Découvrir sur le site http://www.cagnes-
sur-mer.fr/culture/musee-renoir/ que
ces mêmes oliviers ayant survécu à cinq
siècles de guerres et de catastrophes ont
été déplacés d’une dizaine de mètres,
pour ménager un espace d’accueil au public,
lorsque cette maison fut transformée en
musée et qu’ils sont désormais probable-
ment morts de cet exil aussi minuscule
qu’inutile. Sachant que ce sont parfois les
voyages imperceptibles qui s’avèrent les
plus périlleux.


p.15/16
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   Se donner des ordres à soi-même,
comme Léonard de Vinci.
   Désobéir aux ordres que l’on se donne
à soi-même, contrairement à Léonard de
Vinci.
   Imaginer de terminer ses jours dans
une datcha perdue et dans ses moindres
détails recenser pour soi-même la vie
ordonnée, économe, frugale, réglée, que
l’on y mènerait, ne sortant que pour couper
son bois, briser la glace et cueillir des baies.
   Imaginer chaque soir, très précisé-
ment, dans l’espoir de s’endormir, la place
que chaque objet y occuperait ainsi que
l’agencement des meubles, la composition
des menus et l’emploi de chaque heure.
   Adopter une conduite discrète, des
propos mesurés et rares, des gestes gracieux
et délicats.
   Être implacable.
   Apparaître et disparaître comme les
ballerines d’opéra entrent et sortent de
scène :



p.8
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