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Citation de wentworth23


Je consulte ma montre extra-large en titane, au bracelet de caoutchouc, puis ramasse ma tasse de café - noir, sans édulcorant - tandis que l'écho lointain de pas résonne dans le couloir de mon immeuble en forme de balle dum-dum, dressé à la lisière est du campus du Massachusetts Institute of Technology. Le jour n'est pas encore levé, en ce troisième lundi d'octobre.
Au-dessous de mon bureau situé au dernier niveau, six étages plus bas, la circulation est dense sur Mémorial Drive. L'heure de pointe démarre bien avant l'aube dans cette partie de Cambridge, quels que soient le temps ou la saison. Semblables à des yeux étincelants d'insectes, les phares se déplacent le long de la berge, la Charles River ondule dans le noir, et de l'autre côté du Harvard Bridge, la ville de Boston forme une barrière scintillante qui sépare les empires terrestres des affaires et de l'enseignement des ports et des baies qui se fondent en océan.
Il est trop tôt pour qu'il s'agisse d'un employé, à moins d'un des enquêteurs médico-légaux, mais je ne vois pas quelle raison Toby ou Sherry, ou qui que ce soit de garde, aurait de se trouver à cet étage.
Je n'ai en réalité aucune idée de qui a pu prendre son poste à minuit et tente de me souvenir des véhicules garés sur le parking lorsque je suis arrivée, environ une heure auparavant. Je me rappelle vaguement les SUV, les utilitaires blancs habituels, et un de nos camions de scène de crime mobile. Trop préoccupée par mon iPhone, par les alertes sonores et les messages de rappel de mes réunions, de mes rendez-vous, sans oublier une intervention au tribunal aujourd'hui, je n'ai pas remarqué grand-chose d'autre. Mauvaise sensibilisation à l'environnement due au multitasking, me dis-je avec agacement.
Je me reproche intérieurement de ne pas prêter assez attention à ce qui m'entoure. En revanche, je ne devrais pas avoir à me demander qui est de permanence, bon sang ! Ridicule ! Énervée, je songe à mon directeur des enquêtes opérationnelles, Pete Marino, qui semble ne plus se donner la peine de mettre à jour le planning électronique. Est-ce vraiment si difficile de copier-coller des noms d'une date à une autre, que je puisse voir qui travaille ? Il y a un bon moment qu'il ne s'en est pas occupé, et qu'il s'est renfermé sur lui-même. Il faudrait sans doute que je l'invite à dîner à la maison, que je lui prépare un de ses plats favoris, et que je lui demande ce qui se passe. Cette simple idée me fait perdre patience, et je n'en ai guère, en ce moment.
Un individu psychologiquement perturbé, ou peut-être même diabolique.
Je tends l'oreille pour tenter de discerner qui peut bien rôder dans les parages, mais je ne perçois plus un bruit, tout en surfant sur Internet, cliquant tour à tour sur des dossiers, considérant sans relâche les mêmes détails. Je me rends compte à quel point je me sens désarmée, et à quel point cela me rend furieuse. Cette fois-ci, tu as eu ce que tu voulais.
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