Abolir les frontières, pour nous, c'était faire de la coopération internationale, c'était considérer les frontières un peu comme la peau des pays, un tissu qui protège mais permet les échanges. Aujourd'hui, la mondialisation qui est à l’œuvre a plutôt tendance à arracher la peau des pays pour les laisser écorchés vifs. face à ce péril, seules les énergies unies des candidats à l'exil comme de tous ceux qui sont à l'avant-poste du progrès, prêts à les accueillir mais aussi à imaginer les conditions de leur absorption, permettront d'éviter l'adoption d'une logique d'invasion et favoriseront, ne serait-ce qu'aux frontières, quelque chose qui ressemblerait à une osmose des mondes.
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