Il n’y a pas et il n’y aura jamais d’aboutissement global, pas d’aube définitive aux quêtes que nous menons. Je suis optimiste parce que je n’attends pas de Grand Soir ; je guette simplement des intensités du vivre, des épiphanies de la perception, des moments de grâce qu’il faut apprendre à deviner, et surtout à vivre. Fréquenter des utopies sert à cela : vivre au rêve, à l’idéal, à la beauté, tendre vers eux sans pour autant les atteindre… Au bout, il n’y a d’inévitable que les dragons de la vieillesse, de la mort, de la souffrance, et de la disparition. C’est le cheminement vers eux qui détermine la position que nous aurons individuellement face aux derniers dragons. C’est pour tout cela que je me déclare parfois « Guerrier de l’imaginaire ». « Guerrier », cela veut dire : à jamais vigilant et toujours désirant.