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Citation de genou


Ramasser une pierre, la tourner dans ses paumes, la réchauffer, la vernir un peu ainsi, c’est déjà s’approprier une part que l’on sait bientôt manquante : celle de son être seul au monde, comblé, sans demande. Cette expérience est une émotion de lumière. Elle nous lave. Il faut la renouveler autant de fois qu’on peut. Marcher ainsi quelquefois pieds nus dans l’herbe, s’en laisser caresser, détendu, sur un plateau aux touffes rases, sans crainte ni des serpents ni des épines, savoir que, ce jour précisément, tout est au mieux, qu’il ne peut pas y avoir de place pour l’ombre, pour la contradiction. L’odeur chauffée des acacias refroidit lentement sur le soir, vrai miel de cette herbe foulée. La poussière protège vos pieds. Aucune emphase. Marcher, s’étendre, se lever, regarder autour de soi et très loin, au-delà de toute envie de voir et de saisir. Ne pas essayer de ramener à soi quoi que ce soit même d’infime. Faire corps. Être léger et faire masse. D’autres fois, il faut tout regarder car nous pouvons tout perdre, irrémédiablement. Des œillets sauvages roses, égarés - se voulant vus, c’est certain, car isolés - vous arrêtent ; il faut alors s’asseoir ; rien n’est plus important pour l’heure. L’ail aussi est très beau et il embaume. J’aime retrouver les ancêtres, les premiers segments de la prèle emboîtés comme des bambous originels. Rêverie autour de la Salade Sauvage d’avant la sauce !
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