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Critiques de Patrick Coulomb (18)
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Les Marseillais

Ce livre présente de façon simple et originale quelques "personnalités"de Marseille, en se servant des 22 arcanes du "tarot de Marseille".

Les auteurs précisent en préambule que ce choix limité à 22 personnes n'est pas exhaustif et peut donc présenter des omissions, des absences, des imperfections !

Pas de clichés sur Marseille qui fait parler d'elle par ses excès, ses personnages politiques, sportifs, artistiques..ses mélanges socio-culturels, ses religions, ses faits divers..

Marcel Pagnol, au travers de ses films a popularisé le langage "chantant" émaillé d'expressions, de répliques célèbres et, a immortalisé des "caricatures" marseillaises ( qui se font "moquer" à Paris et ailleurs ...) , mais pour son talent de "conteur" : on lui pardonne tous ces clichés ( car il est des nôtres ! ).

Dans cette présentation journalistique : tous les domaines sont abordés : la politique, l'architecture (le MuCEM ), le syndicalisme socialiste des dockers , les religions, les arts multiples et variés, la savonnerie, les populations issues des diverses immigrations, sans oublier l' OM qui est la fierté de tous.

Pour ma part, descendante généalogiquement depuis 1565 de ces familles qui ont vécu toutes les mutations de la ville : j'ai découvert avec grand plaisir Marseille rajeunie, avec de nouveaux centres d'intérêts, d'autres "vies" de certains quartiers, d'autres "amoureux" de la cité phocéenne !

Marseille : cette ville qui a les bras ouverts en grand aux nouveaux arrivants (quels qu'ils soient, d'ou qu'ils viennent ..) s'offre toute entière à la Méditerranée qui la "pénètre "telle une prostituée lascive et sensuelle " sous les ardeurs du soleil, avec les cheveux "flottants" au gré du Mistral !

Mais suis-je encore "légitime"pour commenter ces belles pages d'amour qui lui sont consacrées ? alors même, que je l'ai "abandonnée "( ou mieux" prêtée" ) aux autres ?

Cependant, elle reste "tatouée" dans mon coeur et, c'est pour cela que je remercie : Babelio ( et sa masse critique ), les Ateliers Henry Dougier ( qui ont eu l'élégance de joindre au livre un souhait de bonne lecture ! ) enfin les auteurs : Patrick Coulomb et François Thomazeau...
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Marseille Noir

Cela faisait un moment que l’on attendait le premier inédit français d’Asphalte. C’est chose faite avec, qui plus est, un recueil de nouvelles dans la collection emblématique de la maison d’édition. Et, pour ne rien gâcher, le livre est vraiment bon.



En effet, de tous les volumes des « Villes noires » parus jusqu’à présent, Marseille Noir est certainement celui dans lequel on sent le mieux battre le cœur de la ville. Ici, elle ne sert pas seulement de décor mais est dans la quasi-totalité des quatorze nouvelles du recueil un personnage à part entière, bienveillant et menaçant, aimé et détesté. Car ce que disent ces récits, c’est que si les habitants de Marseille, du cru depuis plusieurs générations ou nouveaux arrivants, font la ville, la ville a aussi une réelle emprise sur eux.



Cela commence par une partie consacrée aux « mythologies » marseillaises, en particulier la tradition du crime plus ou moins – et quand même souvent moins – organisé. Cela continue avec un bouquet de nouvelles regroupées dans un chapitre « Errances » qui voit des personnages comme perdus dans une ville qui tient au moins autant du refuge que du cul-de-sac, avant de passer à l’inévitable « Sale et rebelle » dans lequel les récits montrent bien comment la ville, entité supérieure douée de [dé]raison, façonne ceux qui y vivent, y compris, nous dit la quatrième et ultime partie, « Toujours en partance », lorsqu’ils ne font qu’y passer.



C’est le jeu, bien entendu, on ne peut mettre sur un pied d’égalité toutes les nouvelles réunies par Cédric Fabre. Certaines apparaissent plus accrocheuses et/ou plus profondes que d’autres, mais il n’en demeure pas moins que l’on se trouve là face à un ensemble extrêmement cohérent. Les éditrices ont eu le nez fin en optant pour Marseille à l’occasion de ce premier recueil totalement inédit, la ville la plus susceptible de leur fournir une matière d’une telle qualité en terme de noir.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Les Marseillais

« Marseillais » est un livre à « picorer » qui nous livre les multiples visages de cette ville méditerranéenne fascinante.

Bon ok je suis de partie pris puisque j’y suis née et y est travaillé quelques années. Marseille est une ville fascinante, carrefour de la diversité et pourtant fédérant tous ceux qui y vivent en une communauté fraternelle.

Les auteurs ont choisi de la décrire à travers des interviews très courtes de personnalités très différentes classées selon les 22 lames du tarot de Marseille. La politique, l’art, le sport, la littérature, le théâtre, le cinéma, la médecine… autant de thèmes abordés de manière simple et pertinente. Tout cela brosse un portrait aux multiples facettes d’une ville qui ne laisse personne indifférent. On l’aime ou on la déteste parfois les deux en même temps !!!

Si vous voulez découvrir Marseille ou si comme moi vous êtes curieux d’en savoir plus sur la plus vieille ville de notre territoire, n’hésitez pas, ce livre est pour vous !

Un grand merci à Babelio et aux ateliers Henri Dougier pour cette lecture qui m’a enchantée. Je serai bien tentée par « les québécois » parmi la longue liste des ouvrages de cette collection « lignes de vie d’un peuple ».



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Marseille Noir

La ville "fausse et haine" se livre ici sous toutes ses coutures : de l’Estaque au Vieux-Port, de la Joliette à la Plaine, de la Belle de Mai au stade Vélodrome, en passant par le Panier ou encore le Frioul…



Ce bouquin fait le récit d’une interaction entre un personnage et son environnement, les conséquences terribles d’une société criminogène. Exemple type dans la nouvelle de Patrick Coulomb, Le Panier – Le silence est ton meilleur ami : un mec, soi-disant très calme, va finir par tuer son voisin pour tapage nocturne.

Un bon écrivain serait un homme qui observe son environnement pour livrer une sorte de diagnostic sur ce qu’il découvre. Un chercheur, donc, ou un archéologue des bas-fonds de la ville. Dans le présent ouvrage, le point de départ est toujours le lieu, et Marseille se prête particulièrement bien au jeu. Ici, il est pratiquement impossible de faire abstraction du lieu où l’on se trouve. La ville nous rattrape sans cesse avec un cri, un coup (de vent), une odeur. Marseille est un parfait matériau d’écriture avec ses mythes, son folklore et les fantasmes qu’elle génère. Elle est le personnage principal de chaque histoire et se donne en spectacle, à mi-chemin entre tragique et comique. Comme le rappelle l’anthologiste en citant Stevenson : « Certains lieux parlent distinctement. »

A l’heure où les écritures du réel la gagnent, la fiction montre patte noire. Elle est surréelle, à l’image d’une ville ô combien excessive. Dans Marseille Noir, la subjectivité est assumée : ici, on ne fait que raconter des histoires.

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Marseille Noir

Ce recueil de nouvelles a pour thème commun la ville de Marseille, la grande Marseille, la médiatisée, la belle, la méchante et la moche, en somme, Marseille. Ces différentes nouvelles sont réunies par Cédric Fabre et les auteurs viennent d'horizons assez différents. Certains sont nés à Marseille et la connaissent, l'ont dans l'âme et dans l'esprit, les autres y vivent et l'ont dans le coeur. Marseille, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais elle ne laisse pas indifférent. C'est difficile aussi de dire qu'on ne l'aime pas, car ses quartiers sont différents mais la vue sur la mer est toujours la même, le mistral y souffle toujours aussi fort et froid.



Dans ces nouvelles, on y retrouve bien sûr les clichés, la pègre, le banditisme, mais aussi la loyauté donnée pour la vie, l'amour pour un ami jusqu'à la mort, c'est des sentiments puissants et forts. On découvre le père qui raconte à son fils ce qu'est le Vélodrome, mais aussi la femme bafouée et passionnée. C'est aussi celui qui se venge quelques décennies plus tard, et l'amour d'une vie emportée par la drogue.



Ces nouvelles c'est les différentes facettes de Marseille, les gens sont comme la ville, fiers, grandes gueules, sanguins, mais au fond, ce sont de grands enfants qui s'amusent dans un carphanaum continu.



Les auteurs se succèdent avec leur style. Quatorze nouvelles, quatorze histoires, quatorze styles. Certains sont incisifs, d'autres sont posés, mais on y trouve à chaque fois un peu de cette folie que le mistral souffle sur la ville. Quatorze vies rocambolesques qui vous tiendront en haleine et vous feront découvrir une ville sous un autre angle.



Que l'on aime ou non Marseille, ce recueil aura le mérite de vous la faire vivre différemment.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Marseille Noir

Tu avais vu la couverture du livre, tu avais lu le résumé, tu croyais qu'il s'agissait d'une bande dessinée, tu as reçu un recueil de nouvelles à l'accent marseillais.

Un peu à l'image des films de Guédiguian il s'agit de textes qui, malgré la noirceur qu'ils distillent, chantent à ton oreille. Tu lis avec l'accent de Marseille. Tu déambules dans les quartiers, mine de rien. Personne ne te remarque mais toi tu ne rates rien de tout ce que tu entrevois. Tu ne comprends pas tout: ce monde à mille vitesses, cette culture footballistique, les éboueurs et leurs habitudes propres à la ville, les trafics...tu sais déjà beaucoup, mais tu n'as jamais pénétré ces univers-là pour de vrai. Tu n'es même jamais allée à Marseille.

Pourtant tu lis avec l'accent, tout naturellement. Tu t'appropries la ville à travers une quinzaine de textes bien différents les uns des autres, pensés, projetés, écrits par des auteurs aux sensibilités diverses dressant ensemble une carte de Marseille qui finit par te faire croire que tu la connais comme ta poche.



Merci aux éditions Asphalte et à Babelio de m'avoir offert cette déambulation dans les rues marseillaises.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Marseille Noir

L'Homme de la maison étant originaire de Marseille (nous y passons des vacances deux fois par an), il va de soi que j'ai eu l'œil attiré par ce titre lors de la dernière édition de Masse Critique. Et parmi les quelques romans que j'avais cochés, c'est celui-ci que j'ai eu le grand plaisir de recevoir.

L'occasion de plonger dans cette ville que je suis bien loin de connaître comme ma poche mais dont j'apprécie beaucoup certains quartiers, mais aussi de découvrir 14 auteurs -tous m'étant jusqu'alors, sauf erreur, totalement inconnus.



Embarquement pour Marseille, donc. Ville à la fois millénaire et multiculturelle, adossée à la Provence et ouverte sur la mer, elle est un personnage à part entière de ces récits teintés de noir. Le recueil comporte 14 nouvelles, chacune se déroulant dans un quartier déterminé, regroupées en 4 parties (Mythologies, Errances, Sale et rebelle, Toujours en partance), abordant des thèmes variés, relatifs notamment, on s'en doute, au foot, à la drogue, à la mafia, à l'immigration, à la pollution. Parce que oui, Marseille fait rêver, fantasmer, mais Marseille souffre aussi de cette réputation de ville dangereuse, sale, rebelle. Elle est une juxtaposition de quartiers, de réalités, pas forcément intégrés en un ensemble cohérent, et est de ce fait difficilement compréhensible pour celui qui voudrait la découvrir.



Il est bien difficile de formuler un avis général, compte tenu de la diversité des sujets, des auteurs et des styles. Comme souvent dans un recueil (même œuvre d'un seul auteur, d'ailleurs), on peut trouver le résultat inégal, certains textes plus accrocheurs que d'autres. J'ai personnellement particulièrement apprécié la plume de Philippe Carrese (Le problème du rond-point : "Parce qu’à Marseille, le vrai problème, c’est qu’il est plus facile d’aller exécuter un contrat que de circuler en bagnole" ). J'ai souri, pendant une surveillance d'examen, en lisant les états d'âme d'un professeur qui rêve de zigouiller quelques élèves avant de tuer un voisin particulièrement bruyant à coups de livre (Le silence est ton meilleur ami) (quel dommage de devoir se débarrasser d'un bon roman, quand on y pense...). J'ai aimé reconnaître quelques lieux au détour d'une page, la montée des Accoules et la Vieille Charité, la Plaine et le cours Julien, l'ombrière du Quai des Belges et le cours d'Estienne-d'Orves, le Vélodrome et la corniche, les animaux colorés de la capitale de la culture et ces mots que j'ai fini, au fil des ans, par utiliser moi-même.



J'espère -parce que je l'aime, cette ville, avec sa foule, ses bruits, ses ruelles, sa Bonne Mère et ses navettes- que l'insistance sur ses côtés sombres que sont la pollution et autres règlements de comptes, n'empêchera pas le lecteur de partir à son tour à sa découverte. Parce qu'en réalité, les règlements de compte y font peu de dégâts collatéraux ;) Parce qu'une fois la porte d'Aix dépassée (ce qui signifie que vous aurez vaincu les bouchons, les radars, la circulation modifiée pour la x-ième fois (merci les travaux) avec ses piétons et ses voitures qui vivent leur vie sans se soucier de ce qui se passe et circule autour d'eux), quand vous vous offrirez un thé chez Cup of tea ou un petit verre en terrasse à noël, vous vous direz que Marseille, noir ou pas, c'est quand même vachement chouette.



Merci à Babelio et aux éditions Asphalte pour cette belle découverte.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Marseille, an 3013

C'est dans le OFF de Marseille capitale européenne de la culture que cette idée a germée de réunir 12 auteurs confirmés et un(e) jeune auteur néophyte pour écrire des nouvelle autour de Marseille, 1000 ans plus tard.

Les idées sont très diverses entre ces auteurs et cela m'a permis d'en connaître des nouveaux.

Mes coups de coeur se portent vers Le principe du palindrome de Philippe Nicholson. La tombe Gaussen de Olivier Boura. Et celui pour laquelle j'ai le plus rit : Le Pétro-Pastis de Stéphane Sarpaux.

Peu derrière je citerais également Echange de Clémentine Bailly, gagnante du concours lycéen. Un vestige parmi les autres de Cécile Duquenne. MarsAigues sur cuivre de Goerges Foveau et Glissement de temps sur Mars de Jacques Barbéri.

Les autres nouvelles sont également intéressantes mais n'ont pas fait jaillir d'émotions en mon sein.

Je vous recommande cette lecture vivifiante dans notre avenir.
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Ibomiran

Une vingtaine de textes pour trois auteurs avec une dominante de ceux de Patrick Coulomb. On est dans le fantastique et la science-fiction, tout en restant avec des être humains et des univers comme le nôtre. Pas de planète bizarre ou d’individus à deux têtes, verts ou d’une autre couleur. Ce qui fait que l’on visualise parfaitement les scènes, même celles qui ne pourraient pas vraiment exister….j’ai envie d’ajouter…pour l’instant …

En lisant ces nouvelles, on s’aperçoit que le fou n’est pas toujours celui qu’on a désigné comme tel et que, même bien prise en mains, une situation peut vite devenir incontrôlable.

Avez-vous déjà imaginé que des personnages imaginaires, voire des figurines, prennent vie sous vos yeux, entrant en interaction avec vous ? Quelles seraient vos réactions ? Peur, dégoût, empathie, déni, compréhension, admiration ? J’ai bien aimé observer les deux jeunes coincés au musée et leur approche des événements.

Ces textes sont aussi l’occasion de donner pour les auteurs, à travers leurs écrits, leur vision de l’avenir du monde, qu’elle soit réaliste ou pas. Leur imaginaire travaille à plein régime, ils nous entraînent dans leur univers et ce n’est pas difficile d’y rentrer. C’est ce que j’ai apprécié, on reste dans un contexte qui nous « parle », avec juste une pointe de fantaisie, d’irrationnel, de folie et quelques fois un peu d’humour.

En lisant ces histoires, j’ai été déconnectée, dépaysée. J’ai voyagé dans le temps, l’espace, découvrant des mondes insoupçonnés, rêvant à d’autres possibles, me laissant emporter par la créativité débordante des rédacteurs.

L’écriture de chacun est fluide et addictive, le style bien vivant et prenant. Cela se lit sans prise de tête, pas besoin de plans, de listes de ceux qui interviennent pour se repérer.

J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir ce recueil. Les trois auteurs ont de l’idée, du talent et savent doser « leurs effets » sans trop en faire pour ne pas lasser et maintenir notre intérêt. Un bel équilibre !


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Les Marseillais

Je voudrais remercier, en préambule, Babelio qui, grâce à sa masse critique, m'a permis de lire en avant-première "Les Marseillais, Lignes de vie d'un peuple" ; ainsi que les Editions Ateliers Henry Dougier d'avoir rendu possible ce livre (et tout spécialement Julie R. Cela a été, en effet, une bonne lecture).

Les deux auteurs : Patrick Coulomb et François Thomazeau, ont pris le parti pris de parler des Marseillais par le biais des 22 figures du tarot marseillais. Les deux écrivains ont alors cherché 22 personnalités marseillaises pour incarner, par exemple : "L'Empereur" Robert Vigouroux (ancien maire), "Le Chariot" Dominique Bluzet ou "Le Pape" Pape Diouf.

Marseille est avant tout un port qui a vu arriver, repartir ou rester des personnes de toutes origines (Romains, Wisigoths, Corses, Italiens, Espagnols, Pieds-Noirs, Arméniens, Nord-Africains et récemment les Comoriens). Ce port a fait la fortune de la ville en un temps pas si lointain.

Marseille et sa population sont, en effet, avant tout tournées vers la mer Méditerranée. D'où sont venus, il y a de cela deux millénaires et demi, les Phocéens, fondateurs de Massalia.

Pourquoi cette configuration ? Car Marseille s'est aussi construite avec une topographie particulière : elle est enserrée par des collines et des vallons.

Et les Marseillais dans tout cela ? Beaucoup sont étonnés que cette ville n'explose pas face à de telles diversités. Il a bien fallu apprendre à vivre côte à côte en se "foutant la paix". Ils se tolèrent, se côtoient mais ne se mélangent pas vraiment. A chacun son quartier, son "village" : les ouvriers se massent dans les quartiers Nord, les employés dans les quartiers Est, les "bourgeois", dont la bourgeoisie marseillaise, dans les ghettos huppés et ultra sécurisés des quartiers Sud. Nassera Benmarnia, L'Etoile de ce tarot, dit (page 58) : "Marseille, c'est une ville-monde, mais c'est aussi son handicap, parce que les politiques, par la politique du logement et celle des transports, en ont fait une ville de ghettos."

Les clichés ont la vie dure sur ce point de la mixité. Ce qui était vrai il y a des décennies ne l'est plus aujourd'hui. Pape Diouf, Le Pape dans le jeu de cartes, nous rappelle (page 146) : "Alors que ça a toujours été une ville d'ouverture, une ville qui a permis à la France de s'élargir parce que c'était un passage obligé pour partir, Marseille a basculé dans l'étroitesse en raison des promiscuités sociales et des difficultés économiques. D'où une tendance à un communautarisme qu'il regrette, mais dont sont responsables "aussi bien ceux qui le pratiquent que ceux qui les y confinent.""

Au bout du bout, beaucoup de personnes, des Marseillais même, pensent qu'il existe une identité marseillaise, une particularité qui fait qu'ils seraient d'abord Marseillais puis Français. Ces personnes vous citent le football avec l'OM, l'accent, le clientélisme, les règlements de compte, la "Mafia".... Mais comme le dit Marianne Chaillan, L'Impératrice dans notre tarot marseillais (page 73) : " Je ne trouve pas une réalité objective au concept de Marseillais, conclut-elle. Parce que je pense qu'il y a autant de façons d'être marseillais qu'il y a de Marseillais ; en vérité, chacun peut et doit inventer sa manière de l'être, comme chacun peut et doit se définir lui-même. Ma conclusion est donc la suivante : il y a autant de façons d'être marseillais que de Marseillais à Marseille !"

Je voudrais remercier, pour une dernière fois, les deux auteurs de ce livre, Patrick Coulomb et François Thomazeau, qui ont su décrire avec originalité Marseille et les Marseillais.

Et bravo aux Editions Ateliers Henry Dougier dont la devise est : "Lignes de vie d'un peuple

Une collection nourrie d'enquêtes où un peuple exprime aujourd'hui sa mémoire, ses valeurs, son imaginaire, sa créativité."
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Marseille, an 3013

Il faut dire que Marseille vaut le détour en 3013, peut-être plus que maintenant ...

J'aurais bien inséré ma partie de "Liverpool Connexion" décrivant Marseille sous un mètre d'eau et un centre- ville transformé en lac dans ce recueil de nouvelles !

A lire, en tous les cas, pour les trouvailles, l'humour, le côté écolo, et même le côté loufoque qui sied aux marseillais...

Heureusement, le stade et une bibliothèques sont préservés... on est sauvés
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Marseille, an 3013

Marseille, an 3013 est un recueil de nouvelles aux univers très divers.

Toutes avaient pour mission de nous décrire Marseille dans près de 1000 ans. On trouve certains motifs récurants ; la ville se dépayse sans jamais s'effacer complètement même dans les futurs les plus lointains. La lecture est plaisante, charmante, récréative.

J'ai adoré la nouvelle de Cécile Duquenne, un futur presque fantasy.

J'ai beaucoup aimé celle de Philippe Nicholson qui développe plusieurs thèmes de réflexion autour du rapport au temps et à la notion de bonheur ; celle de Anne-Marie Thomazeau avec sa mise en abîme cyclique ; celle de Georges Foveau à l'esthétique steampunk ; celle de Jacques Barbéri pour le clin d'œil Pulp ; ...

Il n'y en a qu'une qui dépassait les limites de mon sens de l'humour mais je lui pardonne volontier son outrancier chauvinisme car je sais au combien cet ouvrage rare doit au Pétro-Pastis.

La SF exprime toutes ses facettes en moins de 200 pages.
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Marseille Noir

Voilà une image de Marseille dans tous ses détails.

La ville est le point de départ des différents récits, tel un personnage.

Elle apparait excessive, sombre, sale conforme à sa réputation de ville dangereuse mais derrière transparait son accent, ses cultures, sa singularité.

J’ai aimé reconnaitre certains lieu de mes passages Marseillais : la montée des Accoules, la Vieille Charité, le cours Julien, l’ombrière, le MUCEM, la corniche, le Frioul, la Major,…

Nous découvrons 14 auteurs, 14 nouvelles toutes différentes certaines m’ont séduite d’autres beaucoup moins.

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Marseille Noir

Un recueil de nouvelles noires qui se savoure comme autant de petits calissons provençaux.

Chaque nouvelle se situe dans un quartier différent de Marseille, promenant le lecteur à la découverte de cette ville à la fois attirante et repoussante, attachante et dérangeante, en tout cas étrangement fascinante. Et c’est sans doute là le tour de force majeur de ce recueil de nouvelles, que de laisser ressentir tous les paradoxes de cette ville qui, si elle se nourrit de la diversité de ses habitants, les nourrit également.

Ainsi, dans Marseille noir, Marseille ne se contente pas d’être un cadre spatial, Marseille est bel et bien le personnage principal.
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Marseille Noir

Ça fait un petit moment que je n’ai pas lu de nouvelles, ce n’est pas un format vers lequel je vais naturellement dans mes lectures et je devrais peut-être essayer de creuser un peu dans ce sens. J’ai apprécié ce format court qui est propice à sonner le lecteur en peu de pages, en peu de mots.



Si jamais ça vous tente d’en découvrir, je vous conseille ce recueil présenté par Cédric Fabre et édité chez la très recommandable maison d’édition Asphalte. Une maison qui oeuvre pour le roman noir publication après publication tout en traversant les frontières. Le livre fait partie de la collection Asphalte Noir qui contient des recueils de nouvelles un peu particuliers. Le sujet est simple, prendre une ville et laisser cette dernière devenir le personnage principal au fil des nouvelles (autres exemples avec Barcelone Noir et Paris Noir pour en citer deux déjà parus).



Ici les autrices et auteurs du livre sont au diapason avec leur plume, leur approche et surtout leur façon de choisir un thème sur Marseille. Un thème à traiter qu’il ou elle souhaite mettre en évidence (le commerce, le vieux port, l’urbanisme, l’OM, les trafics, les atmosphères, un quartier…). À noter que le rap aurait mérité une place plus importante je trouve. On croisera donc dans ce recueil Christian Garcin, Pia Petersen, René Fregni, Emmanuel Loi, Philippe Carrese, François Beaune, Rebecca Ligheri, Minna Sif, Marie Neuser, Serge Scotto, Salim Hatubou, François Thomazeau, Patrick Coulomb et Cédric Fabre. J’ai eu quelques coups de cœur pour certaines nouvelles évidemment et l’ensemble reste très cohérent et plaisant. Ne ratez pas l’occasion de partir à la rencontre de Marseille à travers une multitude de prismes et sans tomber dans les clichés.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Marseille Noir

Marseillais d'adoption et définitivement Marseillais de coeur j'ai apprécié ce recueil de nouvelles qui pour la plupart retracent bien l'ambiance de la ville que j'aime.

Le reproche que je lui ferais néanmoins, outre l'inégalité de la qualité des récits (mais ce n'est qu'un avis personnel) est que toutes ou presque ces nouvelles montrent Marseille sous l'angle du banditisme, de la délinquence, de l'insécurité. Si comme je l'ai écrit plus haut l'ambiance y est, à mon goût, bien retranscrite, pour le lecteur non déjà conquis par cette vile, elle de quoi effrayer.

Mais peut-être est-ce le but ? ;-)
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Une collection de monstres

Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce documentaire est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=47471



J'ai mis la note de : 20/20



Mon avis : Une collection de monstres est un hommage aux films d’horreur, que le site lavisqteam.fr aime tant. Certaines séries TV trouvent également leur place dans ce livre. L’horrifique, bien plus que la source de quelques frissons, est un art à part entière, un souffle de vie pour les fans.



Qu’ils soient récents, bien plus anciens, qu’ils aient marqué les esprits, ou qu’ils fassent partie des nanars d’une époque révolue, voire de notre temps, ces films alimentent notre imaginaire comme nos angoisses, nos soirées entre potes, comme nos après-midis en famille. Dans son guide non exhaustif, Patrick Coulomb a favorisé quarante-deux spécimens, un nombre qui n’a pas été choisi au hasard. Il s’amuse à les décrypter, à les mettre en lumière, pour les moins connus d’entre eux, ou à les rappeler à nos mémoires défaillantes, notamment pour ceux que les amoureux du septième art ont laissés dans l’ombre.



Dans chacune des pages de cet ouvrage, le lecteur peut ressentir la passion de son auteur pour ce genre qui ne perd pas de sa superbe au fil des années, mais qui évolue dans les techniques de ses effets spéciaux. De peluches géantes, aux marionnettes, aux maquettes puis aux effets 3D, les films d’horreur vivent avec leur temps. Certains fans continuent cependant d’apprécier les techniques du passé, qui leur permettent d’admirer à leur juste valeur, les restes des monstres dans différents musées. Avec les personnages intégralement en images de synthèse, ce n’est évidemment plus possible. La série Dark Crystal, le temps de la résistance a su néanmoins réanimer les techniques d’antan, pour le bonheur des plus âgés comme des plus jeunes, et d’autres séries récentes, comme The Mandalorian, proposent des scènes dans lesquelles les techniques du passé et du présent s’imbriquent à la perfection, pour nous offrir de belles perspectives.



Cet amour qui se dégage des mots, des pages et des chapitres, procure un grand plaisir à la lecture. Le discours passionné est agréable et, en plus de nous en apprendre davantage sur les monstres des films d’horreur, ce documentaire nous en apprend également plus sur l’histoire du cinéma, et sur l’Histoire tout court. Monstres mythologiques, monstres japonais, monstres basés sur de la nourriture, monstres épiques, monstres étranges, monstres légendaires, monstres de nanars, monstres terrifiants, … ils y passent tous, et l’auteur décortique leur naissance, leur origine, ainsi que les cerveaux desquels ils sont sortis, comme ceux par lesquels ils sont arrivés sur grand écran. De grands noms du cinéma nous sautent ainsi aux yeux et continuent de nous fasciner, tels ceux de Ridley Scott, James Cameron, John Carpenter, Wes Craven, Tobe Hopper ou Marcus Dunstan. Que l’on aime ou pas leurs films, ils resteront célèbres et gravés dans les annales pour encore de nombreuses années.



Chaque monstre a droit à au moins une page d’explications, une photo en noir et blanc, souvent kitsch, et un titre. L’auteur en profite pour citer tous les films dans lesquels est apparu le monstre en question, en ajoutant parfois des notes de bas de pages sur les œuvres cinématographiques des derniers mois. La nouvelle édition date en effet de 2019, et est plutôt à jour. Patrick Coulomb n’hésite pas à recouper les informations, à effectuer les parallèles entre les créateurs et réalisateurs, et à nous révéler quelques anecdotes croustillantes sur certains acteurs. Les pages regorgent d’émotions et nous font également réfléchir sur la condition humaine. Parfois poétiques, les descriptions se lisent facilement à la suite les unes des autres, et garder l’ordre de l’auteur permet de mieux comprendre la réflexion globale qu’il souhaite nous partager. Le passé et le présent s’entremêlent pour nous livrer une belle rétrospective.



Considérés davantage comme des forces de la nature chez les asiatiques, les monstres constituent plutôt la représentation de la conception du Mal pour les occidentaux, qui combattent ainsi leur férocité intérieure ou leur noirceur profonde, quand ils se battent contre eux. Quelque peu manichéens sur les bords, les films d’horreur basés sur les monstres nous parlent, font écho en nous, parce qu’ils constituent des rivalités que l’on connaît bien, parce qu’ils génèrent aussi de l’espoir, et parce qu’ils marquent la fin d’un Mal effrayant, qui torturait des héros auxquels nous nous étions attachés. Le genre a encore de quoi nous offrir de merveilleux instants et n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin.



On regrette que qu’Une collection de monstres s’arrête si vite. Pendant plus de deux cents pages, le lecteur s’habitue au ton de l’auteur et vit avec lui quelques instants magiques, hors du temps. Passionnants, tous les portraits apportent leur lot de curiosité et de sympathie. Une collection de monstres s’avère une lecture prenante de bout en bout.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
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Marseille Noir

14 facettes d’une des plus fictionnelles villes du monde, avec l’auto-dérision de rigueur.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/02/14/note-de-lecture-marseille-noir-collectif-cedric-fabre/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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