Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce documentaire est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=47471
J'ai mis la note de : 20/20
Mon avis : Une collection de monstres est un hommage aux films d’horreur, que le site lavisqteam.fr aime tant. Certaines séries TV trouvent également leur place dans ce livre. L’horrifique, bien plus que la source de quelques frissons, est un art à part entière, un souffle de vie pour les fans.
Qu’ils soient récents, bien plus anciens, qu’ils aient marqué les esprits, ou qu’ils fassent partie des nanars d’une époque révolue, voire de notre temps, ces films alimentent notre imaginaire comme nos angoisses, nos soirées entre potes, comme nos après-midis en famille. Dans son guide non exhaustif, Patrick Coulomb a favorisé quarante-deux spécimens, un nombre qui n’a pas été choisi au hasard. Il s’amuse à les décrypter, à les mettre en lumière, pour les moins connus d’entre eux, ou à les rappeler à nos mémoires défaillantes, notamment pour ceux que les amoureux du septième art ont laissés dans l’ombre.
Dans chacune des pages de cet ouvrage, le lecteur peut ressentir la passion de son auteur pour ce genre qui ne perd pas de sa superbe au fil des années, mais qui évolue dans les techniques de ses effets spéciaux. De peluches géantes, aux marionnettes, aux maquettes puis aux effets 3D, les films d’horreur vivent avec leur temps. Certains fans continuent cependant d’apprécier les techniques du passé, qui leur permettent d’admirer à leur juste valeur, les restes des monstres dans différents musées. Avec les personnages intégralement en images de synthèse, ce n’est évidemment plus possible. La série Dark Crystal, le temps de la résistance a su néanmoins réanimer les techniques d’antan, pour le bonheur des plus âgés comme des plus jeunes, et d’autres séries récentes, comme The Mandalorian, proposent des scènes dans lesquelles les techniques du passé et du présent s’imbriquent à la perfection, pour nous offrir de belles perspectives.
Cet amour qui se dégage des mots, des pages et des chapitres, procure un grand plaisir à la lecture. Le discours passionné est agréable et, en plus de nous en apprendre davantage sur les monstres des films d’horreur, ce documentaire nous en apprend également plus sur l’histoire du cinéma, et sur l’Histoire tout court. Monstres mythologiques, monstres japonais, monstres basés sur de la nourriture, monstres épiques, monstres étranges, monstres légendaires, monstres de nanars, monstres terrifiants, … ils y passent tous, et l’auteur décortique leur naissance, leur origine, ainsi que les cerveaux desquels ils sont sortis, comme ceux par lesquels ils sont arrivés sur grand écran. De grands noms du cinéma nous sautent ainsi aux yeux et continuent de nous fasciner, tels ceux de Ridley Scott, James Cameron, John Carpenter, Wes Craven, Tobe Hopper ou Marcus Dunstan. Que l’on aime ou pas leurs films, ils resteront célèbres et gravés dans les annales pour encore de nombreuses années.
Chaque monstre a droit à au moins une page d’explications, une photo en noir et blanc, souvent kitsch, et un titre. L’auteur en profite pour citer tous les films dans lesquels est apparu le monstre en question, en ajoutant parfois des notes de bas de pages sur les œuvres cinématographiques des derniers mois. La nouvelle édition date en effet de 2019, et est plutôt à jour. Patrick Coulomb n’hésite pas à recouper les informations, à effectuer les parallèles entre les créateurs et réalisateurs, et à nous révéler quelques anecdotes croustillantes sur certains acteurs. Les pages regorgent d’émotions et nous font également réfléchir sur la condition humaine. Parfois poétiques, les descriptions se lisent facilement à la suite les unes des autres, et garder l’ordre de l’auteur permet de mieux comprendre la réflexion globale qu’il souhaite nous partager. Le passé et le présent s’entremêlent pour nous livrer une belle rétrospective.
Considérés davantage comme des forces de la nature chez les asiatiques, les monstres constituent plutôt la représentation de la conception du Mal pour les occidentaux, qui combattent ainsi leur férocité intérieure ou leur noirceur profonde, quand ils se battent contre eux. Quelque peu manichéens sur les bords, les films d’horreur basés sur les monstres nous parlent, font écho en nous, parce qu’ils constituent des rivalités que l’on connaît bien, parce qu’ils génèrent aussi de l’espoir, et parce qu’ils marquent la fin d’un Mal effrayant, qui torturait des héros auxquels nous nous étions attachés. Le genre a encore de quoi nous offrir de merveilleux instants et n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin.
On regrette que qu’Une collection de monstres s’arrête si vite. Pendant plus de deux cents pages, le lecteur s’habitue au ton de l’auteur et vit avec lui quelques instants magiques, hors du temps. Passionnants, tous les portraits apportent leur lot de curiosité et de sympathie. Une collection de monstres s’avère une lecture prenante de bout en bout.
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