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Citation de Mimimelie


1908 fut aussi l’année où Picasso acheta sa première toile d’Henri Rousseau, une toile immense. C’était le portrait d’Yadwigha, une aimable maîtresse d’école polonaise. « Il m’a obsédé dès l’instant où je l’ai vu, dit-il à Florent Fels. Je marchais au long de la rue des Martyrs. Un vendeur de tableaux d’occasion avait entassé des toiles tout au long de la vitrine de la boutique. Une tête se détachait, un visage e femme au regard dur… Une toile énorme. Je demandai le prix : « cinq francs » dit le marchand. « Vous pouvez peindre par-dessus ».
Rousseau avait alors soixante-quatre ans – c’était un homme timide à la barbe grise, qui rougissait facilement, un autodidacte qui peignait de merveilleuses images oniriques dont la vraie valeur ne fut guère reconnue pendant sa vie. Même aujourd’hui nombre d’écrivains adoptent un ton intolérablement condescendant, en l’appelant « petit bonhomme » (il ne l’était pas plus que Picasso), un « naïf »… ; bon nombre de ses contemporains, dans cette Belle Epoque indiciblement vulgaire, se sont ouvertement gaussés de lui. Apollinaire l’appelait le Douanier parce qu’il avait été employé à l’octroi, les douanes intérieures, aux portes de Paris ; le surnom a tenu bon, perdant avec les années sa méchanceté.
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