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Citation de SileneEdgar


Le soleil n’avait pas reparu depuis l’oasis.
Il avait rougi et décru, couché sur l’horizon comme un ivrogne
sur sa paillasse, puis il s’était mollement enfoncé derrière la ligne
des crêtes, abandonnant le ciel à une nuit opaque et tiède. L’obscurité
s’était emparée des tertres, seules les lanternes à huile de la caravane
projetaient un peu de leur lumière jaune sur la piste.
On était à peine à l’heure de la midi.
Avec ce nouveau coup du sort, les bouches s’étaient fermées, les
cris joyeux qui avaient annoncé le départ de la caravane avaient laissé
place au cliquetis entêté des roues de bois et au martèlement sourd
des buffles foulant la poussière du désert.
« J’ai grand soif. »
Jéhanne ouvrit les pans de son garde-corps et inclina la tête jusqu’à
toucher du menton le col entrouvert, pour plus de discrétion.
— Taisez-vous !
« Je ne me tairai point tant que vous ne m’aurez point donné à
boire ! »
— Taisez-vous donc !
Maître Gaillard, à sa gauche, se tourna vers elle d’un air las. Les
cahots du chariot faisaient doucement danser sa tête d’avant en
arrière, ses cheveux longs et gris de crasse battaient en mesure sur
son front. Elisabeth lança, sans quitter des yeux le sillon incertain de
la piste :
— Encore à parler toute seule, le caillou ?
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