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Citation de collectifpolar


L’homme avança de quelques pas, s’arrêta au bord du trottoir et jeta un coup d’œil vers le bout de la rue.
Il plissa les yeux et tenta de discerner la cime des marronniers qui refleurissaient sur le boulevard Arago. Son acuité visuelle avait baissé et son horizon se brouillait au-delà des cabines téléphoniques adossées au mur d’enceinte, à une trentaine de mètres.
Durant sa première année de détention, en isolement total au sous-sol de la prison, dans le quartier de haute sécurité, les arbres centenaires avaient été son dernier souffle de liberté.
À travers l’étroit soupirail de la cellule, il les avait vus agoniser avant de reprendre vie au printemps.
Il s’était promis d’aller à leur rencontre, un jour, et de poser ses mains sur leur tronc pour éprouver leur force.
Il ferma les yeux et respira à pleins poumons.
La tête lui tourna.
Les appareils photo le mirent en joue.
Il se redressa et fit face aux journalistes venus guetter sa sortie. Fidèle à sa réputation, il ferma le bouton de son veston, ajusta son nœud de cravate et plongea une main dans sa poche.
Une femme se détacha du groupe, traversa la rue et vint à sa rencontre.
— Bonjour. Vous avez l’air en forme.
Il la reconnut.
— Bonjour, Christine. Vous n’avez pas changé.
— Je vous remercie. Que comptez-vous faire maintenant ?
Il marqua un silence, parut réfléchir.
Après quelques instants, il se pencha vers la journaliste, prit le ton de la confidence et lui adressa une réponse que les principaux médias reprendraient un an plus tard.
— Entrer dans la légende."
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