Paul Dupré

Les musées nationaux ont leur origine historique dans les anciennes collections royales, commencées, dès le XVe siècle, par les rois de France pour leur plaisir propre et leur magnificence personnelle, mais presque aussitôt ouvertes à un public restreint et choisi de connaisseurs. Leur existence administrative est au contraire relativement récente, si l'on se
reporte à la date de leur ouverture officielle au grand public, ouverture qui, pour le premier d'entre eux, ne remonte qu'à la Révolution. C'est, en effet, la Convention nationale qui a ouvert le musée du Louvre par un décret du 23 juillet 1793; c'est le gouvernement consulaire qui a ouvert le musée du
Luxembourg par un arrêté du 18 janvier 1802 ; c'est le gouvernement de juillet qui a ouvert le musée de Versailles par une ordonnance du 10 juin 1837; c'est enfin le second Empire qui a créé, par un décret du 8 mai 1867, le dernier des quatre musées nationaux, celui de Saint-Germain.

L'art, dans son acception commune, est une manière de faire les choses selon certaines méthodes, certains principes, certains procédés. Tout peut se faire avec art. On dit l'art oratoire, l'art de la guerre, l'art de guérir, l'art du potier. On dit de la logique qu'elle est l'art de raisonner. Dans son acception la plus haute, l'art est l'expression du beau.

Les arts, d'une manière générale, sont les manifestations diverses des efforts de l'homme pour appliquer ces méthodes, ces procédés et ces principes à la satisfaction des besoins et des aspirations de la vie. S'ils empruntent plus au travail matériel, on les appelle arts mécaniques ; s'ils empruntent plus à l'intelligence, on les appelle arts libéraux.

L'architecture est, en effet, un art complexe, qui procède et s'inspire des trois formes précédentes de l'art. Née avec l'humanité pour se développer avec elle, l'architecture était en germe dans les premiers besoins de l'homme.