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Critiques de Paul Max (11)
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Le Roi de la Chaussette, tome 5 : Le drame ..

Billy Mac Tiddle est un détective bien particulier puisqu'il est, en fait, un vendeur de chaussettes.



Billy Mac Tiddle est un vendeur de chaussettes particulier puisqu'il est, en fait, un excellent détective à ses heures perdues.



Et il faut avouer que le destin fait toujours en sorte de jalonner le chemin de ce jeune écossais de crimes en tous genres. Et, comme le bonhomme est fort curieux, il ne peut s'empêcher de se lancer dans l'enquête proposée par le hasard.



Billy Mac Tiddle est un personnage créé par l'écrivain Paul Max et dont je vous ai déjà parlé dans ses aventures précédentes : « Début dans la police », « Le meurtre d'Hilldrop Crescent » et « L'assassinat du torero ».



« Le drame du Magniolia » fait suite à « L'assassinat du torero » puisque c'est en revenant de Mexico et alors qu'il navigue sur le Magniolia que Billy Mac Tiddle se retrouve face à une nouvelle énigme : la disparition d'un jeune acteur qu'il a vu, peu de temps auparavant, en train de se disputer avec une jolie femme de chambre.



Après un épisode didactique sur le monde de la tauromachie, épisode durant lequel l'auteur avait un peu mis de côté le style des précédents épisodes et où le personnage principal et son humeur n'étaient pas au même diapason qu'ordinaire, Paul Max et Billy Mac Tiddle reviennent à leurs bonnes habitudes.



Effectivement, Billy Mac Tiddle retrouve son humour un peu ironique et Paul Max, retrempe sa plume dans un léger humour belge dont « L'assassinat du torero » était dénué.



On retrouve donc les dialogues et les pointes d'ironie qui avaient marqués les deux premiers opus mais, là, dans un format un peu plus concis puisqu'au lieu de s'étaler sur la taille d'un roman, cette histoire se contente de la moitié soit 20 000 mots environ.



On commence à connaître Billy Mac Tiddle qui ne pense qu'à deux choses : ses chaussettes et les enquêtes policières.



Et c'est en dessinant les unes qu'il cherche à résoudre les autres.



Sur le paquebot croisière, Billy assiste à une dispute entre un jeune acteur de théâtre et une jolie femme de chambre. Quelques minutes plus tard, l'acteur, le reconnaissant, lui demande protection, pensant sa vie en danger.



Le soir, alors que la tempête fait rage, l'acteur disparait et, au petit matin, le détective découvre des indices laissant supposer qu'un drame s'est déroulé.



Mais, comme durant la soirée, Billy Mac Tiddle, malgré la tempête, ou, plutôt, à cause de la tempête, s'est promené sur le pont, il a assisté à plusieurs scénettes qui lui laisse penser que l'auteur du crime n'est autre qu'un des protagonistes de ces évènements.



Max Paul utilise les codes du « Whodunit » (qui l'a fait ?) cher à Agatha Christie pour mieux se moquer d'un genre à succès à son époque. Pour cela, le détective établit une liste de potentiels suspects pour révéler, devant l'assistance des personnes de cette liste, qui est le coupable et comment il a commis son crime.



Bien sûr, puisque Max Paul et Billy Mac Tiddle sont très taquins, on se doute que les choses ne se passeront finalement à la sauce anglaise mais à une sauce franco-belgo-écossaise.



C'est donc avec plaisir que l'on retrouve le jeune détective écossais, son assurance, son orgueil et son côté lunatico-décalé.



Si la taille du texte ne permet pas de développer une intrigue de haute volée, Max Paul tente tout de même de proposer un histoire pas totalement plate, avec son lot de rebondissements, de faux semblants, de fausses pistes qui permet au lecteur de ne pas s'ennuyer même si, à la fin, on ne sait pas trop si les révélations sont une représentation de la vérité ou une extrapolation d'un esprit torturé.



Au final, Billy Mac Tiddle, le détective vendeur de chaussettes, nous revient fidèle à lui-même et pour notre plus grand plaisir avec une enquête plus courte que les précédentes (en occultant « L'assassinat du torero ».
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Le Roi de la Chaussette, tome 6 : Mystère à dom..

Billy Mac Tiddle, alias « Le Roi de la chaussette », le jeune marchand de bonneterie et détective à ses heures perdues, créé par l’écrivain Paul Max, revient pour une cinquième aventure.



Inutile d’épiloguer sur l’auteur dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’il est né en Algérie en 1884 et qu’il a été naturalisé Belge et qu’il était journaliste.



Pour le personnage de Billy Mac Tiddle, vous pouvez consulter mes autres chroniques sur les autres titres le concernant : « Début dans la police », « Meurtre à Hilldrop Crescent », « L’assassinat du torero » et « Le drame du Magniolia ».



Comme le dit si bien James Day, le grand ami de Billy Mac Tiddle, agent de Scotland Yard : « Cette fois-ci, ce n’est plus vous qui avez couru après le mystère : c’est le mystère qui est venu chez vous ! »



Effectivement, alors, que, souvent, le jeune détective écossais court après le mystère, parfois, alors qu’il ne demande rien, c’est le mystère qui lui court après. C’était le cas dans « Meurtre à Hilldrop Crescent », c’est encore le cas dans ce cinquième opus.



Et quel mystère ! Billy Mac Tiddle prend sa soirée et une partie de la nuit pour finaliser les comptes de son entreprise avec l’aide de son comptable et ami. Le travail terminé, il le raccompagne à la porte du magasin, accompagné du veilleur de nuit.



Premier mystère, les portes ne se ferment plus. Second mystère, le vieux veilleur de nuit est pris d’un malaise et se rend à l’infirmerie. Troisième mystère, des coups de feu sont tirés dans le magasin. Quatrième mystère, un cadavre est découvert au rayon des chaussettes pour enfants. Cinquième mystère, le veilleur de nuit est trouvé mort à l’infirmerie. Sixième mystère, le premier cadavre disparaît. Septième mystère, le corps du veilleur de nuit disparaît également. Huitième mystère, le manteau du comptable est retrouvé par la police dans les sous-sols du magasin. Neuvième mystère, une bande de cambrioleurs de grande envergure envoie un message à Billy Mac Tiddle lui annonçant qu’il sera volé durant la nuit.



Neuf mystères en quelques lignes, voilà qui n’est pas banal. Et, encore, la liste n’est pas exhaustive, elle s’étale encore durant le reste de l’enquête.



Pas de chance, donc, pour Billy Mac Tiddle qui, non seulement, découvre des cadavres dans son magasin, mais qui, ensuite, est très vite suspecté par la police. Le sort s’acharne contre lui puisque son ami de Scotland Yard, James Day, est sur une affaire à Édimbourg et ne peut se porter caution pour lui.



C’est avec un grand plaisir que l’on retrouve le Billy Mac Tiddle des premiers opus et la plume de Paul Max qui lui servait de narrateur. Effectivement, si j’avais déjà noté cette qualité dans le précédent opus, « Le drame du Magniolia », là, l’effet est encore plus saisissant, du fait de la taille du texte qui se rapproche de celle des deux premiers romans (plus de 28 000 mots dans ce 5e titre), de l’humour du personnage principal, mais également de celui de l’auteur. Qui plus est, Paul Max nous offre un gimmick sous forme de leitmotiv qui ajoute une pointe d’humour supplémentaire et une touche décalée.



L’histoire n’est pas dénuée d’intérêt et l’on se demande réellement ce qu’il s’est passé dans ce magasin et ce qu’il va advenir de l’écossais qui semble être le suspect idéal pour les hommes de Scotland Yard.



Et d’ailleurs, le détective va surprendre le lecteur par ses réactions jusqu’à ce que l’on comprenne ce qui les a motivés.



L’auteur nous livre donc, en plus d’un personnage drôle et attachant, une histoire pleine de rebondissements et de mystères et de l’humour, ce qui est gage d’une lecture très agréable.



Au final, Paul Max replonge son héros, Billy Mac Tiddle, dans un monde teinté d’humour et un brin décalé qui lui sied à merveille et n’hésite pas à nous livrer une enquête mouvementée et rythmée.
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O'Byron s'est évadé

Paul Max est un auteur belge né à Alger en 1884. Il était journaliste et il est auteur de plusieurs romans d’aventures et policiers.



La littérature populaire belge n’a pas eu l’essor de la nôtre et les collections regroupant des auteurs autour de textes courts sont loin d’être aussi nombreuses qu’en France. Cependant, à son époque, Stanislas-André Steeman, l’auteur belge vivant dans l’ombre de Georges Simenon, mais qui a eu un succès considérable et a été adapté de nombreuses fois au cinéma, a tenté de lancer une collection regroupant des nouvelles d’auteurs belges.



C’est aux Éditions A. Beirnaerdt, que la collection « Le Jury » est née en 1940.



En l’espace de 4 ans, ce sont 66 titres qui seront édités, provenant de plumes aussi diverses que de celles d’auteurs réputés (Steeman, Simenon, Louis-Thomas Jurdant, Jean Marsus, Thomas Owen...) que des professeurs, avocats, musiciens, journalistes... en tout, pas moins de 35 auteurs.



Les nouvelles sont imprimées sur 32 pages, en double colonne, Couverture couleur, avec une photo noir et blanc. Chaque texte fait environ 20 000 mots.



Paul Max participe à cette collection à deux reprises. La seconde est une aventure de Billy Mac Tiddle, le détective vendeur de chaussettes que l’on a pu découvrir dans « Début dans la police » avec le titre « l’assassinat du torero » (la nouvelle sera développée en un roman et publiée de façon posthume sous le titre « Mexico »). Le premier des deux titres, quant à lui, est « O’Byron s’est évadé ».



Cette nouvelle de Paul Max possède la narration de nouvelle (contrairement à des collections françaises de titres courts dont les textes sont structurés comme de courts romans). La fin est à ce sens est un exemple flagrant du final abrupte d’une nouvelle.



L’histoire nous conte la terrible envie de vengeance d’un policier suite à l’assassinat de son collègue. Aveuglé par cette haine, le policier se brusque et s’entête, au risque de se mettre à dos des confrères. Cependant, le coupable semble tellement évident qu’au final, tout le monde, ou presque, se range derrière lui et que l’assassin présumé est condamné. Mais dès lors, le doute assaille le policier et les indices discordants commencent à s’accumuler. Et si l’évidence de l’affaire n’était qu’un trompe-l’œil ?



L’auteur mène son histoire agréablement et démontre qu’il ne s’épanouit pas que dans l’humour et le polar décalé. Mieux, l’homme maîtrise la narration si particulière de la nouvelle et nous livre un climax surprenant.



Assurance, questionnement, tension, suspens et révélation, « O’Byron s’est évadé » déroule son histoire et met la peau du lecteur un peu dans celle du policier même si l’on devine, dès le début, que l’homme s’est trompé... mais à quel point ?



Au final, une nouvelle agréable à lire et qui, si elle ne possède pas l’humour et l’attrait de la série des « Mac Tiddle », n’en est pas moins plaisante à lire.
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Le Roi de la Chaussette, tome 1 : Début dans ..

« Début dans la police » de A.M. Hychx est un roman intéressant à plus d’un titre.



D’abord, parce qu’il s’agit là d’un bon roman policier (très bon, même), qui met en scène un détective atypique dans une histoire à la fois simple et rocambolesque.



Ensuite, parce que le roman d’A.M. Hychx a été traduit en français par l’auteur Paul Max.



Enfin, parce que Paul Max et A.M. Hychx ne formaient qu’une seule et même personne.



Car, si, d’après Wikipédia (dont il faut toujours se méfier, la preuve en est que, la fiche même de Paul Max comporte une grosse et une petite erreur dans la partie bibliographie), le roman est issu d’une courte nouvelle publiée, à la base, en anglais, il y a fort à parier que le stratagème consistant, pour un auteur, à se faire passer pour le traducteur du roman écrit par lui-même sous pseudonyme anglais, n’a d’autre but que de séduire les lecteurs de l’époque plus avides de romans policiers anglo-saxons que de ceux issus de la plume d’auteurs français (ce stratagème a été plus ou moins utilisé par des auteurs tels que Rodolphe Bringer, Frédéric Dard, Léo Malet et consorts...).



Mais, peu m’importe l’astuce, l’important, pour moi, est de savoir que les mots imprimés sont issus directement de l’esprit de l’auteur du texte. Et c’est le cas avec « Début dans la police » de Paul Max (exit, donc, A.M. Hychx).



Paul Max est un journaliste né en Algérie et naturalisé Belge qui se lancera dans l’écriture de romans, notamment, à travers d’un personnage atypique : Billy Mac Tiddle, le détective à la chaussette, un marchand de chaussettes Écossais (le marchand, pas les chaussettes), qui débutera, par hasard et par défi, dans le métier de détective.



Et c’est dans « Début dans la police » que le fameux Billy Mac Tiddle va se lancer dans « la police » au sens large, dans le métier de détective, au sens plus strict.



C’est donc par pur hasard et par bravade et fierté que le jeune Billy Mac Tiddle va s’essayer au métier d’enquêteur. Pour cela, il va se faire embaucher comme aide-jardinier à Myron Castle (car le rougeaud qui le pousse est jardinier là-bas) afin d’y mener son enquête.



Mais, comment résoudre une affaire sur laquelle même des professionnels se sont cassé les dents quand on ne sait pas comment s’y prendre ? C’est tout le problème auquel va devoir se confronter Billy.



Billy ne sait pas comment s’y prendre, il tâtonne, il piétine, prend de notes, fait des listes de suspects, met des croix devant celui qui est louche à ses yeux, les efface quand il pense s’être trompé, les remets... bref, pédale dans la semoule.



Mais l’homme est plein de bonne volonté, aidé par une certaine chance, et va, petit à petit, progresser.



Paul Max nous propose un personnage sympathique et attachant que ce jeune vendeur de chaussettes écossais, trop têtu, trop fier, trop inconscient, qui, parce qu’il s’est trop avancé, ne veut plus faire demi-tour et va risquer sa vie pour une histoire qui ne le regarde pas.



L’auteur sait indéniablement manier sa plume sans en faire trop, préférant mettre en avant ses personnages et son histoire. Ainsi, si on ne criera pas au génie de la plume (mais le style et l’histoire ne le demandent pas), on se prendra, parfois, à apprécier l’humour sous-jacent de l’auteur. Un humour léger, qui n’est pas sans rappeler celui de Maurice Boué, un autre auteur belge, lorsqu’il nous conte les enquêtes du détective Lautrec.



L’ensemble se lit avec un grand plaisir et les pages défilent sans que le lecteur s’en rende compte.



Au final, si l’histoire est moins complexe qu’elle ne semble l’être, et si le suspens n’est pas magistral (mais là encore, ce n’est pas le but de ce roman), Paul Max nous démontre sa grande capacité à conter une enquête, à faire vivre un personnage attachant et à lui faire prendre une place certaine, juste avec quelques traits de caractère, nous faire sourire et, plus que tout, à nous faire prendre du plaisir à la lecture de cette première enquête de Billy Mac Tiddle puisque celui-ci reviendra dans quelques autres romans.
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Le Roi de la Chaussette, tome 1 : Début dans ..

« Début dans la police » de M.A. Hychx est un roman intéressant à plus d'un titre.



D'abord, parce qu'il s'agit là d'un bon roman policier (très bon, même), qui met en scène un détective atypique dans une histoire à la fois simple et rocambolesque.

Ensuite, parce que le roman de M.A. Hychx a été traduit en français par l'auteur Paul Max.

Enfin, parce que Paul Max et M.A. Hychx ne formaient qu'une seule et même personne.



Car, si, d'après Wikipédia (dont il faut toujours se méfier, la preuve en est que, la fiche même de Paul Max comporte une grosse et une petit erreur dans la partie bibliographie), le roman est issue d'une courte nouvelle publiée, à la base, en anglais, il y a fort à parier que le stratagème consistant, pour un auteur, à se faire passer pour le traducteur du roman écrit par lui-même sous pseudonyme anglais, n'a d'autre but que de séduire les lecteurs de l'époque plus avides de romans policiers anglosaxons que de ceux issus de la plume d'auteurs français (ce stratagème a été plus ou moins utilisé par des auteurs tels que Rodolphe Bringer, Frédéric Dard, Léo Malet et consorts...).



Mais, peut m'importe l'astuce, l'important, pour moi, est de savoir que les mots imprimés sont issus directement de l'esprit de l'auteur du texte. Et c'est le cas avec « Début dans la police » de Paul Max (exit, donc, M.A. Hychx).



Paul Max est un journaliste né en Algérie et naturalisé Belge qui se lancera dans l'écriture de romans, notamment, à travers d'un personnage atypique : Billy Mac Tiddle, le détective à la chaussette, un marchand de chaussettes écossais (le marchand, pas les chaussettes), qui débutera, par hasard et par défi, dans le métier de détective.



Et c'est dans « Début dans la police » que le fameux Billy Mac Tiddle va se lancer dans « la police » au sens large, dans le métier de détective, au sens plus stricte.



Paul Max nous propose un personnage sympathique et attachant que ce jeune vendeur de chaussettes écossais, trop têtu, trop fier, trop inconscient, qui, parce qu'il s'est trop avancé, ne veut plus faire demi-tour et va risquer sa vie pour une histoire qui ne le regarde pas.



L'auteur sait indéniablement manier sa plume sans en faire trop, préférant mettre en avant ses personnages et son histoire. Ainsi, si on ne criera pas au génie de la plume (mais le style et l'histoire ne le demandent pas), on se prendra, parfois, à apprécier l'humour sous-jacent de l'auteur. Un humour léger, qui n'est pas sans rappeler celui de Maurice Boué, un autre auteur belge, lorsqu'il nous conte les enquêtes du détective Lautrec.



L'ensemble se lit avec un grand plaisir et les pages défilent sans que le lecteur ne s'en rende compte.



Au final, si l'histoire est moins complexe qu'elle ne semble l'être, et si le suspens n'est pas magistral (mais là encore, ce n'est pas le but de ce roman), Paul Max nous démontre sa grande capacité à conter une enquête, à faire vivre un personnage attachant et à lui faire prendre une place certaine juste avec quelques traits de caractères, nous faire sourire et, plus que tout, à nous faire prendre du plaisir à la lecture de cette première enquête de Billy Mac Tiddle puisque celui-ci reviendra dans quelques autres romans.
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L'homme de Durango

Parfois (souvent ?), il est des auteurs dont je ne connais la plume qu’à travers les aventures d’un même personnage. Aussi, quand l’occasion m’est donnée de découvrir celle-ci dans un autre univers régissant d’autres personnages, j’hésite rarement (sauf si la rencontre liminaire fut déplaisante).



C’est le cas de Max Paul (ou plutôt Paul Max), de son vrai nom Paul Marie Jean Max, né en 1884 à Alger et mort en 1945 à Bruxelles.



C’est auteur, je le découvris sous le pseudonyme de M. A. Hychx, sous lequel il signa « Début dans la police » pour la célèbre collection « Le Masque ».



Ce roman mettait en scène un jeune vendeur de chaussettes écossais devenant détective par hasard. Son nom, Billy Mac Tiddle.



Par la suite, et sous le pseudo Paul Max, l’auteur signa d’autres aventures de ce personnage que je pris beaucoup de plaisir à lire.



Ayant lu toutes les enquêtes du vendeur de chaussettes, il me restait, dans mes tiroirs, deux ouvrages de l’auteur : « Mexico », qui est une version allongée de « L’assassinat du torero » et « L’homme de Durango », le roman du jour.



« L’homme de Durango » est un roman de 115 pages (un récit de 38 600 mots) publié en 1944 par les éditions belges Chagor.



Le gardien d’un immeuble en construction de Bilbao a été poignardé. L’enquête est menée par la police locale, mais au moment de pratiquer la reconstitution, le lendemain, sur les lieux du crime, et alors que tout le monde s’inquiète de la disparition du médecin légiste, un policier appelé de Durango débarque et s’intéresse de près à une voiture garée là depuis la veille. Durant son inspection, il découvre, dans la malle arrière, deux corps sans vie : ceux du médecin et de sa femme…



Ce qui faisait une partie du charme des aventures de Billy Mac Tiddle était l’humour dont étaient empreintes celles-ci. Un humour léger, mais toujours présent. Une certaine légèreté qui ajoutait au plaisir de lecture.



Mais, si ces aventures-là étaient si plaisantes à lire, c’était aussi et surtout grâce au personnage à la fois attachant, drôle et facétieux.



Dans ce roman, l’humour étant absent, le lecteur doit alors reporter son intérêt sur les personnages et l’intrigue.



Côté personnage, malheureusement, le héros, le fameux homme de Durango, est, si ce n’est dénué de charisme, du moins dénué d’originalité et de personnalité propre. Il en sera de même pour tous les personnages secondaires si ce n’est l’apprenti détective qui apportera son soutien au détective Porphyrio-Gil Cendrola y Guimon (l’homme de Durango) et qui se nomme Pépinillo.



Mais ce personnage est trop peu présent pour assurer à lui seul le plaisir de lecture.



Aussi faut-il se reporter sur l’intrigue qui n’est pas toujours le point fort des romans policiers de l’époque.



Tout d’abord, concentrons-nous sur l’histoire qui se déroule en Espagne, un pays dans lequel l’auteur aime poser ses romans (« L’écorcheuse : histoire d’une fille de Cadix », « Fleur de Grenade », « L’arbre de Guernica », « L’Andalouse de Goya »…) et qu’il connaît et qu’il aime (son père fut Consul à Séville, Bilbao et Madrid).



On avait déjà aperçu ses connaissances de l’art de la tauromachie dans « L’assassinat d’un torero ».



Si le mystère est présent rapidement (l’assassinat d’un gardien devant un immeuble en construction et la découverte, au moment de la reconstitution, du corps du médecin ayant constaté le décès du gardien et de la femme du légiste, dans une voiture garée non loin) il peine à tenir la distance des près de 40 000 mots du roman. L’auteur alimente pourtant son récit de rebondissements, de fausses pistes, de divers suspects, et si l’ensemble n’est pas désagréable à lire, il manque pourtant un petit quelque chose pour l’élever à la hauteur des aventures de Billy Mac Tiddle (et ce petit quelque chose est Billy Mac Tiddle lui-même).



Si l’identité du meurtrier n’est pas prévisible, celle du commanditaire, par contre, se devine un peu plus rapidement sans que cela nuise de toute façon à la lecture.



Reste alors un roman policier qui se lit sans déplaisir, qui a perdu, pour les lecteurs d’aujourd’hui, son aspect « exotique » en situant son intrigue dans un pays méconnu des lecteurs de l’époque (très éloigné à différents points de vue de la France bien que proche géographiquement), qui pâtit de l’absence d’un personnage original et attachant et du manque d’humour dont on sait l’auteur capable.



Au final, un roman policier agréable à lire, mais auquel on préférera très largement, du même auteur, les enquêtes du Roi de la chaussette : Billy Mac Tiddle.



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Le Roi de la Chaussette, tome 4 : La poupée c..

Max Paul ou Paul Max (Max étant le nom) est un auteur Belge totalement méconnu à notre époque, comme énormément de ses contemporains, et de façon totalement injustifiée (comme beaucoup de ceux-ci)...



Il est né au cours des années 1880 (tous le monde ne s'accorde pas sur la date) en Algérie.



Il obtient (je ne sais quand) la nationalité Belge et meurt à Bruxelles en 1944.



Il devient rédacteur de l'Étoile Belge en 1913 et utilise sa plume également pour écrire des romans d'aventures exotiques.



Ce n'est qu'à partir de 1937 qu'il s'essaie au roman policier avec une nouvelle parue en Angleterre et qui servira de base, par la suite, au roman « Début dans la Police » qu'il signera M.A. Hyckx et se faisant passer pour le traducteur de l'auteur (procédé courant que de prendre un pseudonyme anglophone à l'époque).



C'est cette nouvelle, puis ce roman, qui font naître le personnage de Billy Mac Tiddle, un jeune écossais vendeur de chaussettes qui deviendra détective par hasard et riche, par volonté de placer ses chaussettes.



L'auteur fera revivre le personnage dans plusieurs romans et nouvelles (moins que ce que la liste de Wikipédia veut bien le faire croire) dont : « La poupée chinoise »...



Un inconnu appelle la police pour signaler que le corps d'une femme assassinée se trouve dans une mansarde d'un immeuble de Dover Street.



C'est l'inspecteur-principal James Day, de Scotland Yard, qui est chargé de l'affaire.



Prenant d'abord la nouvelle avec légèreté (un canular téléphonique macabre n'est pas à exclure), James Day se rend dans le bâtiment et commence à chercher. Soudain, il aperçoit une tache brunâtre sous la porte d'une mansarde fermée de l'intérieur. Une fois la porte défoncée, il découvre le corps d'une femme baignant dans une mare de sang. La pièce ne possède que deux ouvertures : la porte, verrouillée de l'intérieure et une lucarne, située à 2m50, elle aussi cadenassée de l'intérieur. Dans la pièce, ni chaise, ni escabeau permettant d'accéder à la lucarne.



Alors qu'il interroge les habitants de l'immeuble, il apprend qu'un de ceux-ci est le comptable du riche vendeur de chaussettes Billy Mac Tiddle, son ami, avec lequel il a déjà débrouillé des affaires criminelles...



« La Poupée chinoise » est donc un roman mettant en scène le fameux Billy Mac Tiddle. Pourtant, il serait plus judicieux de dire qu'il s'agit là d'un roman dans lequel « apparaît » le fameux Billy Mac Tiddle tant celui-ci intervient tardivement (il arrive vers la fin du premier tiers du roman) et est guère présent même si c'est lui, finalement, qui résoud le crime et trouve l'assassin.



Mais, tout le roman, toute l'enquête, est menée par l'inspecteur-principal James Day et c'est lui, le héros de l'histoire, même si c'est un héros qui se trompe de suspect.



Billy Mac Tiddle étant moins présent, on se doute que l'humour de l'auteur (qui intervient souvent par l'intermédiaire des réflexions de ce personnage) sera moins présent également.



Pour autant, il ne faut pas bouder ce récit qui place ses qualités ailleurs que dans l'humour même s'il n'en est pas totalement dénué.



Effectivement, Paul Max s'attaque à un sous-genre du roman policier auxquels nombre d'auteurs de romans policiers se sont essayés : « le crime en chambre close ».



Car, c'est tout le mystère du crime de la poupée chinoise (appelée ainsi car la victime est de petite taille et a un visage d'annamite) : comment le ou la meurtrière a put quitter la pièce alors que celle-ci était cadenassée de l'intérieur ?



Mais James Day n'en a cure, il se contente de regrouper les indices pour trouver un coupable, charge à lui d'expliquer comment il s'y est pris une fois arrêté.



D'ailleurs, il ne tarde pas à en trouver des indices, menant tous à un bellâtre qui semble multiplier les conquêtes comme il multipliait, dans sa vie passée de baroudeurs, les aventures.



Billy Mac Tiddle, toujours attiré par les mystères, quant à lui, préfère s'intéresser à la manière dont le coupable est sorti de la pièce (la lucarne, selon lui) et donc de chercher un homme très grand et très fort.



Sa méthode lui attirera les quolibets de son ami James Day, mais, l'écossais est entêté même si, dans cette affaire, le plus entêté entre lui et James Day ne sera pas celui que l'on croit.



Le lecteur se retrouve donc face à un bon roman policier classifié dans un sous-genre toujours propices aux mystères et il aura même le droit à plusieurs suspects durant l'affaire, tant les indices troublants pointent vers différents personnages.



Pourtant, on regrettera juste que le coupable soit un peu trop prévisible et que l'explication finale occulte quelques indices que la police aurait dû trouver sur place.



Mais ne faisons pas la fine bouche, l'ensemble est très agréable à lire et même si on aurait préféré que Billy Mac Tiddle soit plus présent, le roman n'en est pas moins un bon roman policier.



Au final, « La poupée chinoise », même s'il souffre du peu de place prise par l'attachant Billy Mac Tiddle, remplit sa double mission de donner du plaisir au lecteur et de proposer une intrigue de plus dans le sous-genre du « crime en chambre close »...
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Le Roi de la Chaussette, tome 3 : L'assassi..

Paul Max est l'auteur de la série « Billy Mac Tiddle », un détective écossais surnommé, « Le Roi de la chaussette » car il est, à la base, vendeur de chaussettes.



« L'assassinat du torero » est la troisième enquête du jeune homme, après celle du roman « Début dans la police » et celle de « Le meurtre d'Hilldrop Crescent ».



À l'origine, « L'assassinat du torero » a été publiée dans la collection « Le Jury » créée par Stanislas-André Steeman dont j'ai déjà parlé.



Pour information, ce court roman sera remanié quelques années plus tard pour le développer et en faire un roman de taille plus classique afin de le publier à part. Malheureusement, cette édition sera posthume, l'auteur ayant eut la mauvaise idée de mourir entre temps.



Cette troisième enquête de Billy Mac Tiddle se déroule au mexique. Durant ses vacances, le jeune homme surprend une conversation entre un homme et une femme et comprend une phrase : « Le torero mourra ».



Assistant à une corrida quelques heures plus tard, il assiste à une scène étrange, un homme qui interpelle violemment le torero, l'exortant à tenter une manoeuvre dangereuse... le torero ne recule pas devant le défi... et il meurt embroché.



Le sixième sens de Billy Mac Tiddle lui indique que tout a été mis en place pour pousser le torero à prendre le risque qui lui a été fatal. Il ne s'agit donc plus d'un accident, mais d'un meurtre...



Je suis anti-corrida, mais, étant pro Mac Tiddle, j'ai suivi avec un grand intérêt son enquête, bien que celle-ci soit quasiment dénuée de l'humour habituel que l'auteur insufflait dans les aventures de son personnage.



Mais, outre la qualité de narration et bien que le sujet n'aurait pas dû m'intéresser outre mesure, j'ai pourtant été captivé.



Captivé car une chose m'a grandement surpris : la grande proximité entre l'histoire du torero du roman, Curo Goyen et celle de la fin de la véritable star des arènes :



Manuel Laureano Rodriguez Sanchez, alias Manolete, est né le 4 juillet 1917 à Cordoue en Espagne. Je ne vais pas faire une agiographie de l'homme, sa vie ne m'intéressant pas. Aussi, j'en viens directement ou presque à sa mort.



Pour m'en faire une idée, j'ai lu un article de Libération :



Dans les derniers mois de sa vie, Manolete n'était plus que l'ombre de lui-même. Les femmes, l'alcool, la drogue, l'injection de fortifiants, l'ont lentement détruits. Depuis plusieurs mois, il n'est plus le grand Manolete. Le public devient hostile à son égard. Les sifflets fusent lors de ses prestations.



Le 28 août 1947 il doit toréer à Linares, en Espagne. Le 16 juillet, lors d'une prestation précédente, un spectateur l'insulte. Manolete se retourne et prend un coup de corne au mollet. Le 4 août, son incapacité à se concentrer le fait déjà passer proche de la catastrophe, non pas grâce à ses réflexes, mais juste parce que le taureau, au dernier moment, tourna la tête. Un journaliste dira que Manolete était mort, ce jour-là, tel un suicidaire.



Le 28 août 1947, Manolete tente une manoeuvre risquée, trop risquée, et se fait embrocher à l'aine en même temps qu'il plante son épée dans le taureau... Manolete mourra quelques heures plus tard...



Ces coïncidences pourraient être surprenant, le roman de Paul Max ayant été écrit en 1941, la version augmentée ayant été publiée en 1945, soit deux ans avant la mort de Manolete.



Pourtant, les coïncidences n'en sont pas quand l'on sait que ce qui s'est produit en 1947 est le lot des toreros. À tel point que si l'on recule dans le temps de plus de 100 ans, en 1820, on peut retrouver les traces d'un torero nommé Curro Guillen. Le 21 mai 1820, alors que Curro Guillen (le torero du roman s'appelle Curro Goyen) s'apprête à l'estocade, un certain Manfredi (comme dans le roman), interpelle le torero puis, avant d'être évacué, lui demande s'il va oser « recevoir » le taureau (comme dans le roman). Pris au vif, le torero rata sa manoeuvre et fût encorné à la cuisse (comme dans le roman). Le rival de Curro Goyen, Juan Léon (comme dans le roman), se précipita à son secours et fût encorné à son tour, le taureau ayant un torero sur chaque corne (comme dans la roman). Curro Guillen mourru quelques heures plus tard (comme dans le roman) et Juan Léon ne fût que légèrement blessé (comme dans le roman)...



Bref, vous aurez bien compris que Paul Max s'est très largement inspiré de la mort de Curro Guillen pour écrire son histoire. Ce devait être un fan de tauromachie.



Mais revenons-en au roman. Si celui-ci est moins drôle que les autres de la série, il n'en est pas moins rondement mené.



On suit avec bonheur l'enquête de Mac Tiddle, une enquête jalonnée d'indices. L'auteur parsème également son texte de moments didactiques expliquant certains termes et certaines pratiques de la tauromachie et, même si ce milieu ne plait pas au lecteur, cela ne retire rien au plaisir de lecture.



Comme à son habitude, l'enquêteur suit son sixième sens et avance aussi bien grâce à son flair qu'à sa propension à être toujours au bon endroit et au bon moment.



Bien sûr, il manque ici la saveur des dialogues des deux précédents romans (même si la présence du gardien de l'hôtel apporte un brin de fantaisie), mais, vu la courte taille du roman et la volonté de l'auteur de se concentrer sur le milieu tauromachique, il faut bien avouer qu'il y avait moins de possibilités de mettre en place l'ambiance usuelle aux enquêtes de son personnage (peut-être est-ce le cas dans la version remaniée titrée : « Mexico » ? Je ne sais pas !).



Au final, une lecture agréable, bien que le sujet central me déplaise, grâce au plaisir de retrouver le personnage de Billy Mac Tiddle et au style de l'auteur. Le sentiment est probablement encore amplifié par le parallèle que l'on peut faire entre l'histoire et l'Histoire.
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Le Roi de la Chaussette, tome 2 : Le meurtr..

Paul Max est un auteur dont je vous ai déjà parlé pour « Début dans la police » et « O’Byron s’est évadé ».



Dans le premier des deux titres, le lecteur faisait la connaissance de Billy Mac Tiddle, un jeune vendeur de chaussettes qui devenait, par hasard, un fameux détective, en résolvant le « Mystère de Myron Castle ».



Fort de ce succès, tout le monde, dont le lecteur, pensait que Billy allait se reconvertir dans le métier de détective privé.



Oui, mais c’était sans compter sur la ténacité du personnage et la subtilité de son auteur. Car, au lieu de profiter de son succès et de la publicité faite par les journaux pour son talent d’enquêteur, Billy Mac Tiddle revient à ses premiers amours et profite de sa notoriété pour monter une chaîne de magasins de bonneteries.



Les clients se précipitent pour acheter des chaussettes à cet « As des détectives » et les affaires vont tellement bien que Billy devient vite riche.



Pour s’assurer une rente, le jeune homme s’est acheté une maison qu’il loue en attendant d’en profiter pendant sa vieillesse.



Le meurtre d’Hilldrop Crescent : Malgré la célébrité que lui a conférée la résolution de l’énigme de Myron Castle, Billy Mac Tiddle, le dénommé « Détective aux chaussettes », plutôt que de continuer dans le métier de « policier privé », préfère retourner à ses premières amours : les chaussettes. La publicité des journaux vantant ses talents d’enquêteur fait que son magasin ne désemplit pas et, la fortune venant, il acquiert une petite propriété qu’il loue pour obtenir une rente supplémentaire. Les locataires actuels s’en sont allés. Durant une visite effectuée par une personne de confiance dans le but de trouver de nouveaux preneurs, celle-ci fait une macabre découverte : un corps démembré a été enterré dans la cave… Alors que l’inspecteur Day est chargé du dossier, Billy Mac Tiddle reprend du service, mais, très vite, disparaît mystérieusement ! Et si l’affaire était plus complexe qu’elle n’y paraît au premier abord ?







Le destin, ou le hasard, qui avait mené, jadis, Billy Mac Tiddle, à exercer le métier d’enquêteur, s’en mêle à nouveau, pour le plus grand plaisir du lecteur, et pousse le vendeur de chaussettes à revêtir son costume de détective.



C’est un réel plaisir de retrouver « le Roi de la Chaussette » dans la peau de « l’As des détectives ». Paul Max mène son affaire avec talent, nous proposant à la fois une histoire avec rebondissements, des personnages intéressants, et des dialogues savoureux le tout, non dénué d’humour, et usant, parfois, d’un léger comique de répétition de bon augure.



Car, si Billy Mac Tiddle est le héros de l’histoire, il n’en est pas, pour autant, un personnage omniscient et omniprésent. L’inspecteur Day, que l’on retrouvera par la suite, participe également à l’enquête, même, fait son enquête de son côté. Du coup, c’est plutôt Day que Tiddle que l’on suit même si l’ombre du vendeur de chaussettes plane toujours sur le roman.



L’étau se resserre petit à petit et Tiddle finira par nous livrer le meurtrier, bien évidemment.



Au final, un excellent roman empreint d’humour, mené à un bon rythme, avec des personnages intéressants et des dialogues savoureux. Que du bonheur pour un lecteur.
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Le Roi de la Chaussette, tome 3 : L'assassi..

J'ai lu ce livre numérique gratuit grâce aux éditions Oxymoron, spécialistes de la réédition d'oeuvres de la littérature populaire policière de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.



Billy Mac Tiddle, le narrateur, héros récurrent, a réussi dans le commerce de la chaussette. Lors de ses vacances au Mexique, il surprend une conversation où est prononcée la phrase : "le torero mourra". Au cours de la corrida à laquelle il assiste peu de temps après, le torero, défié par un spectateur, meurt encorné.



L'instinct de notre héros ("mon principal collaborateur dans toutes les circonstances exceptionnelles de ma vie") lui souffle que tout a été fait pour que le torero prenne un risque qui lui sera fatal.

Même s'il étudie les côtés techniques de la corrida afin de comprendre comment on a pu commettre un meurtre par taureau interposé, l'enquête qu'il va rondement mener est favorisée par beaucoup de hasards heureux.



Habituellement très imbu de lui-même, le héros, à la fin, va admettre humblement son incompétence, en tant que touriste étranger au monde de la corrida, pour juger les motivations de ce milieu et amener le coupable au châtiment.



Malgré le sujet (la corrida) et la brièveté du roman, je suis restée scotchée. Il n'y a pas de temps morts, le style est agréable, parfois un peu daté, mais c'est ce qui fait son charme.

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Crime à la Jonction

Paul Max est un journaliste et auteur Belge né à Alger qui oeuvra pour la littérature populaire en livrant divers romans et nouvelles.



C'est à partir de 1937 et suite à l'écriture d'une nouvelle parue en angleterre sous le titre de « A night in Greek Street » sous le pseudonyme de M. A. Hyckx que l'auteur va se consacrer plus largement au genre policier.



Effectivement, cette nouvelle deviendra un roman : « Début dans la police » mettant en scène le personnage de Billy Mac Tiddle, un jeune vendeur de chaussettes écossais qui devient détective par hasard et qui excelle dans cette profession. Mais le roman paraîtra également sous le pseudonyme de M. A. Hyckx et Paul Max se fera passer pour le traducteur de cet auteur comme d'autres l'ont fait avant et après lui (Boris Vian avec son pseudonyme Vernon Sullivan).



Par la suite, Paul Max, sans se cacher, proposera de nouvelles aventures de son vendeur de chaussettes.



Mais l'auteur livra également des romans policiers indépendants, sans personnage récurrent et c'est le cas de « Crime à la Jonction ».



« Crime à la Jonction » est un petit roman (39 200 mots) se déroulant à Bruxelles autour d'un étrange crime.



Au petit matin, on découvre en haut de la grue d'un chantier, le corps d'un homme poignardé et ligoté.



Des gamins qui jouaient aux « peaux rouges » le soir du crime, dans l'enceinte du chantier et qui ont vu un homme en sortir, décident de changer de jeu et de jouer aux détectives sous la coupe de leur chef, le jeune Capestock surnommé ainsi à cause de son profil rappelant un portemanteau.



Pendant que les gamins recherchent l'individu, Nicolas Derache, un jeune détective, décide de s'occuper de l'affaire du « Crime de la Jonction » pour aider un de ses amis qui a été vu aux alentours du chantier, le soir du crime et qu'une lettre anonyme envoyée au juge dénonce comme le possible coupable.



Avec l'enquête des autorités, c'est donc une triple enquête à laquelle nous convie Paul Max avec son habituel humour léger que l'on avait déjà apprécié dans les aventures de son détective vendeur de chaussettes.



Mais, les enquêtes de Billy Mac Tiddle étaient empreintes d'une ambiance anglosaxonne (origine du héros et lieux obligent) alors que là, l'auteur fait se dérouler son histoire dans sa si chère contrée Belge, ce qui lui permet de livrer des expressions et des tournures de phrases qui sonnent si bien aux oreilles des wallons, des flamands et des néerlandais.



Capestock et ses amis se lancent donc à la poursuite de celui qu'ils pensent être le criminel avec la fougue et la naïveté d'enfants de leurs âges tandis que, de son côté, le juge d'instruction se livre aux interrogatoires des différents suspects et témoins de l'histoire.



Mais bientôt, Nicolas Derache va entrer dans la course et y trouver bien plus que le succès d'un détective ou que le coupable...



Voilà un bon petit roman à la fois drôle, léger, attendrissant et touchant où se mêle la fougue et la fraîcheur des enfants, la foi et la candeur de jeunes adultes, et la gravité et la noirceur de la misère sociale.



Le père de Capestock, au chômage, fait la tournée incessante des bars pendant que sa femme se lamente à la maison. Les ouvriers sont opprimés, déprimés, voire même, assassinés, et le chantier, sensé révolutionner la vie des gens, la bouleverse, mais pas dans le meilleur des sens.



Le lecteur se régalera des quelques expressions belges disséminés dans le récit et que l'on a si peu l'occasion de croiser tant, soit la littérature populaire purement identifiée belge a bien eu du mal à traverser notre pourtant si proche frontière, soit parce que les auteurs belges, pour mieux se fondre dans les collections de la littérature populaire française, émoussaient leurs plumes pour en ôter un maximum de « belgitude ».



Cette dernière remarque est d'autant plus vrai et regrettable que même certaines collections de romans policiers « belges » proposaient, comme la collection « Le Jury » des éditions Beirnaerdt, des textes singeant les romans à l'américaine au lieu de faire une force de leurs racines et leurs propres influences.



Heureusement, ce roman-ci rétablit la barre et permet de déguster un scénario un peu moins pervertit par les obligations ou les préoccupations liées à trouver un contrat dans les collections françaises.



On y retrouve cependant l'humour et la plume habituelle de Paul Max même si l'ironie ou le léger cynisme des dialogues de Billy Mac Tiddle sont ici remplacés par la verve juvénile et zézéyante des gamins du cru.



Mais Paul Max n'oublie pas, avant tout de raconter une histoire, d'y insuffler, en plus de l'humour, un petit peu de suspens (même si on devine, avant les protagonistes, l'identité du tueur), beaucoup de sentiments et quelques réflexions sociétales.



Au final, un bon petit roman qui se déguste rapidement et qui nous plonge au coeur de la littérature policière belge et nous démontre que celle-ci n'était pas que l'oeuvre de Georges Simenon ou Stanislas-André Steeman...
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