Notre stratégie de sécurité repose sur trois axes, symbolisés par les trois pointes de ce triangle : le premier, et le plus important, est l’acceptation, le second la protection, le dernier la dissuasion. L’acceptation est la clef, car nous n’avons évidemment pas d’escortes armées. Cela enverrait le message que nous avons des choses à cacher alors que nous répétons sans cesse que nous sommes neutres, impartiaux, indépendants de toute politique, religion, race et cætera. Conséquence ; nous devons rencontrer tout le monde, les autorités civiles, militaires, traditionnelles, les rebelles, la population, établir des relations sincères, transparentes, leur expliquer qui nous sommes, ce que nous faisons, comment nous le faisons, pourquoi nous le faisons.
Nous sommes dans un pays musulman, donc pas de shorts, pas de consommation d’alcool ostensible, pas de drague des filles du cru…
La sécurité n’est pas une science exacte. Surtout dans un contexte comme le Darfour. C’est le fameux : « le risque zéro n’existe pas ». Il y a un certain nombre de risques qui existent bel et bien, malgré tout ce qu’on peut faire. On les appelle risques résiduels. Et je veux que tu les connaisses et les acceptes avant de partir là-bas.
Toute cette énergie mise dans des petits riens, dans la survie. Quand il voit ces efforts surhumains, il se rappelle les débats, en France, où certains clament sans vergogne la feignantise des Africains. Pas un seul des racistes ne mettrait tant de courage à assurer sa subsistance.
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La vie des combattants est facile. Ils n’ont pas besoin de travailler pour manger. Pas besoin d’aller chercher l’eau, de cultiver le manioc. Ils sont les maîtres, ils se servent. Ils ont la magie.
Il n’aurait jamais espéré être autant sublimé et lui-même en même temps.