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Citation de enkidu_


Le protestantisme, en dépit de l'accent mis sur la conscience individuelle, s'était constitué en système strictement autoritaire et conformiste, semblable à celui de son adversaire, l'Église romaine de la Contre-Réforme. Il n'y avait pas de place pour l'individualisme dans aucun de ces grands groupes confessionnels. Il n'existait qu'un individualisme caché, extérieur à ces groupes qui avaient absorbé les tendances individualistes de la Renaissance en les adaptant à leur conformisme ecclésial. Cette situation dura cent cinquante ans mais pas davantage. Après cette période, qui fut celle de l'orthodoxie confessionnelle, l'élément personnel revint au premier plan. Le piétisme et le méthodisme remirent l'emphase sur la culpabilité personnelle, sur l'expérience personnelle et sur la perfection individuelle. Leur intention n'était pas de s'écarter du conformisme ecclésial, mais ils s'en sont pourtant écartés de façon inévitable ; la piété subjective devint le chemin conduisant à la réapparition victorieuse de la raison autonome.

Le piétisme ouvrit la voie au siècle des Lumières. Mais même le siècle des Lumières ne s'est pas considéré comme individualiste. On croyait non pas à une conformité fondée sur la révélation biblique, mais à une conformité qui trouverait son fondement dans le pouvoir de la raison que détient chaque individu. Les principes de la raison pratique et de la raison théorique étaient censés être communs à tous les êtres humains et capables de créer une nouvelle conformité avec l'aide de la recherche et de l'éducation. (pp. 93-94)
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