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EAN : 9782830915402
220 pages
Labor et Fides (30/04/2014)
4.28/5   9 notes
Résumé :



L'enjeu principal du Courage d'être, sauver l'être humain du désespoir, explique la portée considérable de cet ouvrage, l'un des dix livres les plus marquants du XXe siècle en ce qui concerne la reformulation contemporaine du christianisme.

L'expérience de guérison et de libération qui en constitue la ligne directrice ne se laisse enfermer dans aucune description exhaustive. Le courage de la foi ou le courage comme acceptation... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Et si Paul Tillich était le fils caché de Montaigne?
Bien avant le Candide de Voltaire, Montaigne pense qu'il faut "cultiver son jardin". 

Montaigne veut se libérer non pas tant des charges matérielles, mais de ses angoisses, de la peur de la maladie et de la mort. Il va en partie y parvenir. Un accident de cheval va lui permettre de vaincre la peur de la mort.

Le livre de Paul Tillich le « Courage d'Etre », dans sa jaquette noire sorti des presses de l'université de Laval, est plus réjouissant que ne laisse imaginer sur sa couverture le penseur de Rodin. Paul Tillich a inspiré Paul Ricoeur ou Laurent Gounelle, des auteurs lus et largement commentés dans ces pages.

Je suis pas loin d'imaginer que Paul Tillich est aussi le fils rebelle de Nietzsche et le petit fils de Spinoza.
Comme Gounelle et Ricoeur se présentent comme ses enfants.


Tillich a publié en Anglais. La dernière traduction certes améliorée par jean-Pierre le May, reste pour un lecteur occasionnel de traités de Philo et de thèses en théologie, un parcours digne de figurer au guinness des travaux herculéens.


Exemple page 77; » L'angoisse de la culpabilité était intégrée au courage d'être participant à la communauté sacramentelle, alors que l'angoisse du doute était intégré au courage d'être participant à la communauté où s'unissent la révélation et la raison.
Cette phrase n'a aucun sens.
Il faut lire " l'Église fournissait un antidote à l'angoisse, aux doutes, à la culpabilité...par la participation aux sacrements, à ses traditions à son éducation..." Phrase figurant à la même page.


Aussi je vous propose un petit lexique qui fera hurler (de rire) les professeurs du collège de France, section philo.
Non-être : ou le néant
0ntologie : les êtres vivants
Désespoir; tout ressenti négatif comme culpabilité, peur, angoisse, absurde, mort
l'accumulation du désespoir; le néant
Stoïcisme; courage,sagesse, ou ne pas céder à la tentation du suicide, exemple JOB...
cesser de se voir de trop ou superflu (Sartre)
Altérité; différent
existentialisme; " l'essence de l'homme, c'est son existence", certains voient en cette lapalissade un concept indiscutable comme un éclair de lumière.
Déréliction ; solitude, abandon
Ipséité; caractères propres à chacun


Cette gymnastique des mots étant réalisée, et développée par quelques formulations actualisées par nos rappeur, reprenons ce livre au tire simple le courage d'être soi, qui peut aussi se dire du bonheur d'être soi, du courage d'être une fille ou du plaisir d'être une fille par exemple.
En 1952 les textes ne se déclinaient pas encore au féminin!


la vie commande de faire des choix continuels. Chaque jour, nous travaillons et bataillions contre nous-mêmes, contre les autres, nous sommes parfois agressés.
Chez Montaigne ces choix passent par le mot se libérer.


Paul Tillich, l'un des plus lus, des théologiens contemporains est protestant Luthérien, et s'exprime avec une liberté totale. Il préfigure pour certains catholiques la voie qu'il faut suivre, comme Montaigne se libérer de toutes les traditions qui brouillent l'esprit même si elles rassurent de l'angoisse.

Si ses positions contre le nazisme avaient été partagées par le pape, le positionnement de Pie XII aurait été plus affirmé et l'ouvrage Mein Kampf mis à l'index.


Étant un lecteur respectueux de la chose lue, je vais donc mettre les messages les plus nets et les citations les plus lisibles de Paul Tillich avec leur page en référence..
Le courage d'être soi, c'est être soi, sans tricher, dans la douleur ou la joie, être lucide, dans tous les actes de sa vie, ce qui implique ni insoumission, ni aveuglement. Ne pas rougir de ce que l'on fait, respecter l'autre, être exigence sans chercher à s'illustrer, accepter d'être et parfois d'être à côté de la plaque...


Parmi ces citations, page 121 il écrit; »la mécanique totalitaire que ces mouvements ont organisée est la personnification de tout ce contre quoi le courage d'être soi s'étaient dressé. Ils utilisèrent tous les moyens possibles pour rendre ce courage impossible.
Ou page 111, « L'être humain du XX ème siècle a vécu l'expérience de l'universel effondrement du sens.
Donner du sens à sa vie est la clé du bonheur pour Pierre Rabbi.


Bref un livre remarquable, que la traduction rend parfois hébété, il faut passer sur le jargon, pseudo philosophique, et reprendre quand le bon sens revient.
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Comment dire....Un livre qui demande un certain niveau de réflexion....et une concentration à toute épreuve. J'avoue ! je ne vous mentirai pas, je ne suis pas allée au bout...
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Ouvrage difficile mais il ouvre des perspectives insoupçonnées sur la manière dont est abordée l'existence.
Certains passages sont lumineux; d'autres doivent être lus et relus pour être compris.
A relire.
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critiques presse (1)
NonFiction
15 juillet 2014
Dans ce livre clair profond, le théologien Paul Tillich nous livre une réflexion sur l’être de l’homme, auquel il accède par l’étude du courage et une relecture de l’histoire de la philosophie, et grâce à laquelle il propose une nouvelle façon de vivre sa vie, en renonçant à d’inexactes images de Dieu au profit d’un " Dieu au-dessus de Dieu ", capable de donner la force de vivre pleinement sa vie.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le protestantisme, en dépit de l'accent mis sur la conscience individuelle, s'était constitué en système strictement autoritaire et conformiste, semblable à celui de son adversaire, l'Église romaine de la Contre-Réforme. Il n'y avait pas de place pour l'individualisme dans aucun de ces grands groupes confessionnels. Il n'existait qu'un individualisme caché, extérieur à ces groupes qui avaient absorbé les tendances individualistes de la Renaissance en les adaptant à leur conformisme ecclésial. Cette situation dura cent cinquante ans mais pas davantage. Après cette période, qui fut celle de l'orthodoxie confessionnelle, l'élément personnel revint au premier plan. Le piétisme et le méthodisme remirent l'emphase sur la culpabilité personnelle, sur l'expérience personnelle et sur la perfection individuelle. Leur intention n'était pas de s'écarter du conformisme ecclésial, mais ils s'en sont pourtant écartés de façon inévitable ; la piété subjective devint le chemin conduisant à la réapparition victorieuse de la raison autonome.

Le piétisme ouvrit la voie au siècle des Lumières. Mais même le siècle des Lumières ne s'est pas considéré comme individualiste. On croyait non pas à une conformité fondée sur la révélation biblique, mais à une conformité qui trouverait son fondement dans le pouvoir de la raison que détient chaque individu. Les principes de la raison pratique et de la raison théorique étaient censés être communs à tous les êtres humains et capables de créer une nouvelle conformité avec l'aide de la recherche et de l'éducation. (pp. 93-94)
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À propos de la naissance de l'individualisme moderne, j'ai fait mention du nominalisme qui découpa les universaux en une multitude d'objets individuels. II y a, en effet, un versant du nominalisme qui annonce les motifs de l'existentialisme récent. C'est, par exemple, son irrationalisme ayant pour cause l'écroulement de la philosophie des essences sous les coups de Duns Scot et de Guillaume.d'Occam. L'insistance sur la contingence de tout ce qui existe rend également contingents lavolonté de Dieu et l'être de l'homme. Elle donne à l'être humain le sentiment de manquer nettement de nécessité ultime, non seulement à l'égard de lui-même mais aussi à l'égard du monde ; et elle lui apporte aussi une angoisse correspondante. Un autre motif de l'existentialisme récent anticipé par le nominalisme, c'est la fuite dans l'autorité, conséquence de la dissolution des universaux et de l'incapacité pour l'individu isolé de développer le courage d'être soi. C'est pourquoi les nominalistes ont frayé la voie à un autoritarisme ecclésiastique qui l'emporta sur toute chose au début et à la fin du Moyen-Age et qui engendra le collectivisme catholique moderne. (pp. 104-105)
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l'Église fournissait un antidote à l'angoisse, aux doutes, à la culpabilité,
par la participation aux sacrements, à ses traditions à son éducation...
p 77
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On peut donner quelques exemples de ce point de vue existentialiste. Le plus caractéristique et en même temps le plus important pour l'ensemble de l'évolution de toutes les formes d'existentialisme est Platon. À la suite de la conception orphique de la condition humaine, il enseigne que l'âme est séparée de sa « patrie » qui est le domaine pures essences. L'être humain est aliéné de ce qu'il est essentiellement. Son existence dans un monde qui passe est en contradiction avec sa participation essentielle au monde éternel des idées. On exprimera cela en termes de mythe, parce-que l'existence résiste à la conceptualisation. Seul le domaine des essences permet une analyse formelle. Partout où Platon se sert du mythe, il décrit le passage de notre être essentiel à notre aliénation existentielle, ainsi que son retour vers l'être essentiel. La distinction platonicienne entre· le domaine de l'essence et celui de l'existence est fondamentale pour tous les développements ultérieurs. Elle constitue un arrière-plan, même pour l'existentialisme contemporain.

Nous trouvons d'autres exemples du point de vue existentialiste dans les doctrines chrétiennes classiques de la chute, du péché et du salut. Leur structure offre quelque chose d'analogue à la distinction platonicienne. Comme chez Platon, la nature essentielle de l'homme et du monde est. bonne. Elle est bonne pour la pensée chrétienne parce qu'elle est une création divine. Mais la bonté essentielle ou créée de l'être humain a été perdue. La chute et le péché ont corrompu non seulement ses qualités morales mais aussi ses qualités cognitives. Il est soumis aux conflits de l'existence, et sa raison n'en est pas exempte. Mais comme chez Platon demeure une mémoire transhistorique qui n'a jamais été perdue, même dans les formes les plus aliénées de l'existence humaine ; ainsi, dans le christianisme, la structure essentielle de l'homme et du monde est maintenue par la créativité portante et dirigeante de Dieu, ce qui rend possible le fait que l'on y trouve non seulement de la bonté mais également de la vérité. Ce n'est que parce qu'il en est ainsi que l'être humain est capable de prendre conscience des conflits de sa condition existentielle et d'attendre que lui soit rendu son état essentiel.

Le platonisme aussi bien que la théologie chrétienne classique ont en commun un point de vue existentialiste. C'est lui qui détermine leur compréhension de la situation humaine. Mais aucun des deux n'est existentialiste au sens technique du terme : le point de vue existentialiste opère à l'intérieur de leur ontologie essentialiste ; ceci est vrai non seulement de Platon mais aussi d'Augustin, bien que sa théologie contienne, sur les négativités de la condition humaine, des aperçus plus profonds que ceux de n'importe qui dans le christianisme des origines, et bien qu'il ait eu à défendre sa doctrine de l'homme contre le moralisme essentialiste de Pélage. (pp. 102-103)
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L'angoisse s'efforce de se changer en crainte, parce-que la crainte peut être affrontée avec courage. Il est impossible à un être fini d'affronter l'angoisse nue plus longtemps qu'un court instant. Ceux qui ont eu l'expérience de tels moments, par exemple certains mystiques dans leurs visions de la « nuit de l'esprit », ou Luther sous le désespoir des assauts démoniques, ou Nietzsche-Zarathoustra dans l'expérience du « grand dégoût», ont parlé de son inimaginable horreur. On esquive habituellement cette horreur en transformant l'angoisse en crainte de quelque chose, quelle qu'elle soit. L'esprit humain n'est pas seulement, comme l'a dit Calvin, une fabrique permanente d'idoles ; il est aussi une fabrique permanente de craintes : la première pour échapper à Dieu, la seconde pour éviter l'angoisse. Et il y a une relation entre les deux, car faire face au Dieu qui est vraiment Dieu veut dire faire face aussi à la menace absolue du non-être.

L'« absolu dans sa nudité » (pour employer une expression de Luther) engendre l'« angoisse nue», car elle est l'abolition de toute affirmation de soi finie et non pas un objet possible de crainte et de courage (voir les chapitres V et VI). Mais ultimement, les tentatives pour transformer l'angoisse en crainte sont vaines. On ne peut éliminer l'angoisse fondamentale, l'angoisse d'un être fini devant la menace du non-être. Elle appartient à l'existence elle-même. (p. 32)
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