Mantes, le 1er Novembre 1918
Mon cher ami,
Bien reçu votre dernière lettre dans laquelle vous capitulez. Mais vos prétextes sont louables et même honorables. Nous regrettons ce plaisir, mais nous ne sommes pas du tout fâchés. Nous travaillons une traduction dont je vous ai parlé. C'est le chef- d'euvre du symbolisme en Russie - et c'est délicieux! Il faudrait, si vous voyez Fontainas que v[ou]s lui demandiez s'il a le temps de le lire - ou de m'accorder une heure pour que je le lui fasse connaitre - au cours d'une de mes permissions. La paix fait des pas de géants. Elle engloutira tout. Elle nous permettra de nous soigner, physiquement et moralement. Que votre Claire fasse tout pour sa santé. O en profitera plus que jamais.
(...)
Eluard à A.J. Gonon