Avec les interventions de :
Virginie Larousse, rédactrice en chef du Monde des religions
Pauline Bebe, première femme rabbin de France, Communauté juive libérale de France
Kahina Bahloul, première imame de France, co-fondatrice de la mosquée de Fatima
Jane Stranz, pasteure au sein de l'Église protestante unie de France
Le Collège des Bernardins est un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l'homme.
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Donner la liberté, c’est prendre le risque d’être déçu mais aussi surpris de cet étonnement radical et merveilleux ! Sidéré que la réalité dépasse notre vision, qu’elle nous fasse rire aux éclats, qu’elle nous initie à l’inattendu.
De même qu'un petit nuage peut cacher l'éclat d'un grand astre, un petit souci peut éclipser l'espoir.
Notre force se situe dans la reconnaissance de ce qui nous a été donné, mais sans nous y arrêter, ni nous limiter, et dans l'acceptation de nos racines telles qu'elles sont, sans les juger trop fragiles ou insuffisantes ; auquel cas la peur d'être stérile envahit le champ psychique dans tous les domaines de notre vie. Nous sommes tous porteurs de racines d'une puissance et d'un potentiel infinis ; et nous avons plus de racines que nous ne pouvons porter de fruits. Même quand les feuilles tombent, que les fruits se font rares et les fleurs absentes, la sève est là, présente et vivante, prometteuse de feuilles, de fruits et de fleurs qui ne demandent qu'à éclore.
Ce sont nos œuvres et nos actions qui créent nos racines, constituent le socle de notre vie future. Ainsi, les soins que nous donnons à une terre, à une maison nous enracinent dans un lieu ; et l'amour comme l'amitié que nous avons cultivés avec art et patience nous enracinent dans une histoire au fur et à mesure que nous lui donnons vie. Nos racines ne seraient pas limitées à l'héritage que nous avons reçu à la naissance et qui aurait le pouvoir de déterminer une grande part de notre existence.
On pense bien souvent que seuls des aïeuls ancrés dans une histoire heureuse confèrent à leur descendance un bonheur d'être au monde, que des femmes épanouies dans leur vie de femme et leur maternité laissent à leur fille et à leur petite-fille la conviction qu'elles peuvent en faire tout autant, que des hommes ayant des valeurs solides peuvent les transmettre à leur progéniture. Oui, certainement, nos propres fruits ne sont pas étrangers à notre arbre généalogique. Mais il est stérile de penser que "si on n'avait pas la famille qu'on a", nous serions des êtres parfaitement sereins, installés dans une légitimité quant à nos acquis et nos droits, capables d'avoir une vie à la mesure de nos rêves.
La vie est un défi et, comme des funambules, nous marchons sur le fil tendu de l'espoir.
Tout événement de la vie a une dimension merveilleuse qui mérite une célébration religieuse, une élévation, une sanctification injustifiable aux yeux de la science.
Nos prières et nos rites n’ont pas d’effet sur la pluie mais sur la manière dont nous percevons la pluie.
Prier, c’est reconnaître que nous ne sommes pas tout puissants. Pour éviter l’idolâtrie, il faut pouvoir penser au-delà de soi.