La Rocaille. L'immense plaine nue qui courait tout autour du château, étendue de roche et de terre à peine troublée par quelques arbres rachitiques et quelques cabanes vacillantes. Le vent aplanissait cet espace sans vie, la pluie et les grêlons le creusaient jour après jour. Aucune plate, aucune fleur, aucune herbe n'y poussait. Aucune tache de couleur qui rompait la monotonie grise.
Au loin, dans l'aurore sale, Gésill devinait les contreforts de son pays : la Sdière, les montagnes où s'étaient autrefois retranchés les derniers magistres. Une roche tailladée, fissurée, plus ancienne que le reste du monde, barrage naturel à un horizon dont on ignore tout.