Ça fait maintenant trois jours que je marche sans rencontrer personne. Mes douleurs physiques se sont apaisées mais la douleur morale est toujours aussi vive. Les minutes paraissent être des heures : la solitude me pèse et reste présente en arrière-plan. Elle se réveille brutalement, puis me laisse un peu de répit, et revient. Je serais prête à communiquer avec n’importe qui, juste pour sentir un peu de chaleur humaine. On pourrait même parler de la pluie et du beau temps, alors que les banalités ont habituellement tendance à me lasser. Là, j’ai besoin d’oublier ce face-à-face permanent avec moi-même. Est-ce que certains ne passent pas leur vie à combler cette solitude, à éviter la douleur de ce vide intérieur?