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Citation de Charybde2


(Jour huit) Taz somnole pendant le biberon du matin, sans jamais sombrer tout à fait. Lorsqu’il rouvre les yeux, il est surpris de trouver Midge endormie, la bouche détendue autour de la tétine. Il la pose dans le couffin, habitué à son petit sursaut chaque fois qu’il l’éloigne de sa poitrine.
Il sent une odeur de café, de bacon, et enfile les habits qu’il trouve par terre.
Lauren le sert avant même qu’il ne soit attablé. Des pancakes, ce matin. Aux myrtilles. Une tasse de café. Pas de lait ni de sucre.
– Bonjour, dit-il, tirant une chaise.
Elle reste debout derrière la sienne, enveloppe sa tasse des deux mains. Du lait et du sucre. Deux cuillerées. Il commence à la connaître.
Elle le laisse s’installer, l’observant en silence, puis elle prend une profonde respiration.
– C’était agréable hier soir. De se sentir incluse. Merci, dit-elle.
Taz ne sait que répondre.
– En revanche, j’ai un peu mal au crâne.
Elle sourit et sirote son café.
Il se demande s’il cessera d’avoir mal un jour.
Elle pose sa tasse.
– Vous pensez que je ne vous aime pas.
À son tour, Taz prend une grande inspiration. Expire.
– Lauren, il n’y a aucune…
– C’est vrai qu’au début… (Elle tapote sa tasse). Je me disais qu’elle pouvait faire mieux.
– Marnie pouvait faire tout ce qu’elle voulait.
– Et ce qu’elle voulait, c’était vous.
Taz regarde son assiette, le bacon frit à la perfection.
– J’ai mis du temps à comprendre pourquoi, ajoute-t-elle. À comprendre comment vous fonctionniez ensemble. Vous étiez tous les deux persuadés que je détestais la maison, et vous n’arrêtiez pas de vous plaindre à Marnie. Selon vous, je pensais que vous la tiriez vers le bas.
Taz lève les yeux.
– Lauren, commence-t-il.
Elle l’interrompt.
– Vous aviez tort. Je vous ai vus ici et j’ai compris que vous n’aviez peur de rien, que vous n’aviez absolument aucun doute concernant votre avenir ensemble. (Elle secoue la tête.) Si seulement son père… S’il avait eu ne serait-ce qu’un peu de … (Elle manque de pouffer.) Disons que Marnie a fait un bien meilleur choix que moi.
Qui est cette femme ? chuchote Marnie.
– Lauren, arrêtez.
– Non. C’est à vous de m’écouter. Peu importe ce que vous avez pu dire ou penser, je ne m’en suis jamais pris à vous derrière votre dos. Je respectais ce que vous faisiez. Je vous admirais, même.
– Vous n’êtes pas obligée de…
– Mais vous devez retrouver tout ça, Ted. Même si c’était l’oeuvre de Marnie, ou de vous deux ensemble. Il vous faut faire votre deuil, bien sûr… Dieu sait que nous ferons le deuil de Marnie toute notre vie, mais… (Elle tend un bras, le doigt pointé sur Midge dans son couffin, comme si elle pouvait voir à travers les murs.) Pour elle. À partir de maintenant, tout est pour elle.
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