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Citation de Charybde2


Imaginez que vous êtes Siri Keeton.
Vous vous réveillez dans une résurrection atrocement douloureuse, cherchant votre souffle après une apnée du sommeil record de cent quarante jours. Vous sentez votre sang, épaissi par la dobutamine et la leu-enképhaline, se frayer un chemin dans des artères racornies par des mois d’inactivité. Le corps enfle en incréments douloureux : les vaisseaux sanguins se dilatent, la chair se détache de la chair, les côtes craquent dans vos oreilles à cause d’une soudaine et inhabituelle flexion. Vos articulations se sont grippées à force de ne pas servir. Vous êtes un homme-bâton, figé en une perverse rigor vitae.
Vous hurleriez, si vous aviez assez de souffle.
Vous vous souvenez que les vampires faisaient tout le temps cela. C’était normal pour eux, c’était leur manière à eux, et rien qu’à eux, de préserver les ressources. Ils auraient pu enseigner deux ou trois trucs sur le contrôle aux gens de votre espèce, si cette absurde aversion pour les angles droits ne les avait pas anéantis à l’aube de la civilisation. Peut-être le peuvent-ils encore. Après tout, ils sont de retour, sortis de la tombe par le vaudou de la paléogénétique, réassemblés à partir de gènes poubelles et de moelle fossile marinés dans le sang de sociopathes et d’autistes de haut niveau. L’un d’eux commande même cette mission. Une poignée de ses gènes vit dans votre propre corps afin qu’il puisse lui aussi revenir d’entre les morts, ici, à la frontière de l’espace interstellaire. Personne ne dépasse Jupiter sans devenir en partie vampire.
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