Puis un jour de 1870, à l’âge de sept ans, Jean Chapas mourut une première fois dans le quartier Gorge-de-Loup. C’est en tout cas ce que rapporta Jean-Baptiste Ravier (1825- 1907), un disciple fervent des séances de Monsieur Philippe. Deux médecins appelés à son chevet avaient déjà enregistré son décès et un menuisier prenait les mesures du petit corps pour fabriquer le cercueil. C’est alors que deux hommes se présentèrent : l’un d’eux était Monsieur Philippe. Il était venu parce qu’il connaissait depuis longtemps la famille. Il demanda à la mère de l’amener auprès de son enfant décédé. Il fit le signe de croix, se recueillit puis s’adressa à la pauvre femme :
— Me donnes-tu ton fils maintenant ?
Sans bien saisir la question, elle lui répondit :
— Oui.
Alors, Monsieur Philippe s’approcha du lit, se concentra longuement et lança à voix forte :
— Jean, je te rends ton âme !
Bientôt l’enfant ouvrit les yeux et sourit.
Lorsque Monsieur Philippe mourut le 2 août 1905, Monsieur Chapas continua à recevoir les malades qui venaient toujours nombreux à la salle de la rue Tête-d’Or. Il avait souvent répété à la séance que le « médecin en chef » était présent et Benoît Grandjean et d’autres ont affirmé que l’atmosphère spirituelle était la même.