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Citation de Bazart


Et tu n'as rien senti venir ?

Il est peu de douleurs plus cruelles
que d’être quitté par qui l’on aime. À cet irréductible chagrin, encore
faut-il ajouter le questionnement de ceux qui viennent déposer une
pincée de sel sur la blessure toute fraîche en demandant : « Et tu n’as
rien senti venir ? »

Ah oui, on appelait cela de la confiance, il faudrait à présent y voir
de la naïveté ! Comment ai-je pu manquer à ce point de clairvoyance ?
Bien sûr, j’aurais dû sentir venir. Les autres sans doute le sentaient
pour moi, pourquoi n’ont-ils alors rien dit ?

– C’eût été délicat, tu avais l’air si bien, je ne me serais jamais permis…

Est-il si délicat de le révéler après coup, sous forme d’interrogation incrédule, lorsque vous êtes vous-même au fond du trou ?

Mais j’aurais dû sentir venir : la duplicité suit toujours une longue
route, et bien des sentiers buissonniers, avant d’éclater au grand jour.
De victime, je deviens presque coupable. J’aurais dû voir, et plus
encore me comporter autrement, c’est mon aveuglement qui préparait ma
perte.

Maigre consolation, on fait alors le tri dans l’amitié. La compassion
sincère se dit par la qualité du silence, un geste tendre, un effort de gaieté. Mais au-delà de la tristesse, il faut bien affronter le plus ou moins de fiel des compassions gourmandes. « Et tu n’as rien senti venir
? » "


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