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Citation de Olivia-A


On vient de vous offrir ce livre. Il recèle par essence une promesse de solitude, d'éloignement, de silence. Mais pour l'instant vous en parlez : oui, j'avais envie de le lire, non je ne l'ai pas, j'avais bien aimé le précédent, un peu moins le succès d'il y a cinq ou six ans... Le livre est posé sur la cuisse. Presque machinalement, on passe la paume de la main sur la quatrième de couverture. Au-delà des propos conventionnels que l'on continue d'échanger, on sent alors une forme d'apaisement. C'est un volume que l'on touche, que l'on éprouve sous la surface.

C'est curieux. Le babil autour de l'objet se poursuit, très consensuel et convenu, mais délicieusement le contact de la main vous emporte loin, malgré la sagesse apparente des postures. C'est froid et chaud à la fois, lisse comme la perfection d'un autre monde. Bien sûr, la personne qui vous l'a offert est amoureuse comme vous de la lecture. Pas plus que vous, elle n'est dupe de ces secondes où elle débite à son tour un rôle appris : j'ai beaucoup aimé, ça fait partie de ces bouquins qu'on n'a pas envie de finir, longtemps je me suis gardé les trois dernières pages...

Mais sous cet échange sincère plane comme une hypocrisie réciproque et nécessaire. Il faut bien que ce soit un objet d'une valeur ambiguë - affective et marchande.Nous savons tous deux que le livre est fait pour dépasser nos vies, nos rituels, et nos soirées ensemble. On passe la paume sur la couverture. Il n'est pas encore tout à fait à moi. Sans le regarder, je touche et je pressens. Déjà c'est lui qui me possède.
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