Philippe Husser est un instituteur qui a tenu entre 1914 et sa mort un journal offrant un éclairage sur la mentalité alsacienne. Moins cultivé que Charles Spindler et ne disposant pas de ses relations, par conséquent moins bien informé, il nous livre les réactions et les états d'âme d'un homme proche du peuple.
Il est le grand-père de Frank Ténot, lui-même père de Pat Le Guen.
Lorsque la guerre 14-18 éclate et qu'il décide de tenir son journal, il est un instituteur de cinquante-deux ans, aimant son métier et actif dans la Schulzeitung, organe des enseignants protestants et libéraux. Il se sent patriote allemand sans fanatisme puisqu'il connaît le français et l'enseigne à l'occasion. Ses vœux vont pour l'Allemagne qui, dans son esprit, n'est pas responsable des hostilités mais est victime de l'animosité de ses voisins.
Tout au long de la guerre, même s'il avoue sa lassitude, son patriotisme allemand ne se dément pas et à aucun moment il ne s'imagine que l'Allemagne puisse perdre et soit obligée de rendre l'Alsace-Lorraine.
Quand la paix est signée, son âme de patriote allemand n'en revient toujours pas.