Après « Bâle 3 », certains établissements sont même déclarés « systémiques », c’est-à-dire susceptibles de provoquer par leurs manquements une faillite en chaîne des banques. Ils sont donc assurés à l’avance d’être sauvés. Cette garantie génère un « risque moral » de grande ampleur. Des risques sont pris qui ne devraient pas l’être, conduisant à des investissements erronés. La suite est connue : l’Etat doit venir au secours des établissements en perdition, et le trou de l’endettement public s’élargit. Comme le remarquait Jacques de Larosière, quand il était encore gouverneur de la Banque de France, « la CONTRAINTE INDIVIDUELLE DE RUINE est une pièce maîtresse des sociétés fondées sur l’économie de marché, en même temps qu’elle est UN ELEMENT CONSTITUTIF DE LA LIBERTE ». Si cette contrainte disparaît…
(Ch. IX, L’étrange cuisine du docteur Cooke, p. 203)