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Citation de Partemps


Avigdor Arikha, Samuel Beckett. Graphite, 1971.
La légende veut que Beckett ait été un sphinx ou une momie impassible, un squelette nihiliste, une froide abstraction inhumaine, un saint à l’envers, un mort-vivant montreur de marionnettes désespérées. Il s’est visiblement arrangé de ce montage pour avoir la paix, mais rien n’est plus inexact, et c’est en quoi le témoignage direct d’Anne Atik est si précieux, sensible, insolite. Beckett ? Générosité, bonté, attention aux enfants, joueur (échecs, billard, piano), sportif (nage, marche, cricket, amateur de matches), et surtout présence d’écoute intensive au point de mettre mal à l’aise ses interlocuteurs qui ne savent pas que chaque mot peut être important. Silencieux ? Ça oui, mais pour interrompre l’immense bavardage humain, sa routine, son inauthenticité, sa rengaine. J’ai vu Beckett et Pinget déjeuner ensemble sans se parler. Une bonne heure et demie, motus. A la fin, le pot de moutarde, devant eux, était devenu une tour jaune gigantesque. Aucune animosité, de l’espace pur. Beckett sur le boulevard ? Un jeune homme souple dans ses baskets, envoyant valser les feuilles mortes de l’automne. Un ailier.
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