Si on lui avait demandé quel mot décrivait le mieux son travail d'enquêtrice, Mara Rais aurait répondu : l'attente. Bien sûr, une enquête pouvait réserver quelques minutes sporadiques - plus rarement des heures- d'action et d'adrénaline, mais quatre-vingt-dix-neuf pour cent de son travail était constitué de temps morts, de paperasse, de café infect, de planques interminables et d'attentes exténuantes. Ce qui, pour un caractère pragmatique et impulsif comme le sien, représentait une torture kafkaïenne.