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Citation de migdal


Déjà on est à cette heure où l'aube prend des airs de pleine lune. On voit dans l'obscurité. Les objets reprennent forme, comme un dessin dont on reconnaît peu à peu les courbes. Plus loin, le chevrier trait ses bêtes. En ville, les éboueurs balaient dans le verre brisé et les odeurs méphitiques. Vies parallèles des heures creuses. Silence radio. Un jour, on sera tellement sur terre que la vie ne s'arrêtera plus. On sera obligé d’avoir deux gouvernements. Un pour le jour, un autre pour la nuit. Les métros rouleront toutes les deux minutes, trimbalant les mêmes travailleurs en quantité. La nationale ne désemplira pas. A Sarrance, il n'y aura plus de dimanche sans camion. Le rêve des salles de marché et des financiers camés. Ça viendra. De jour comme de nuit, la même foule. Il faudra des casques audio pour écouter le silence. Alors oui, à quelques campagnes sera épargnée cette vie sans limites. Mais au rythme où on les quitte, elles seront bientôt des no man's land. La nature aura repris tous ses droits. Celui d'étouffer les granges, de faire éclater la pierre et de chasser les ruines. Le silence déjà fait peur. Celui-là sera terrifiant.
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