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Citation de migdal


Je me retourne et devine alors les clochards de ce matin. Il y a le plus épais aux yeux caves, le visage broussailleux, la peau rouge caroubier. Il dévisage les statues, les mains dans son manteau. Il observe une fresque, retire une poussière qui l'irrite. L'autre s'est avancé dans le narthex. Il s'arrête et regarde vers le chœur. Ses yeux de loup percent la pénombre, ils l'éblouissent presque. Ses yeux giclent jusqu'à nous.

Xavier se recule et leur fait signe de venir. Il faut tout le monde pour prier la Vierge. Ou simplement pour être l’un à côté de l'autre, à espérer la lumière. Les clodos, les défoncés, vous qui zonez sur la route, ralliez-vous. Venez voir, vous arrêter un moment. La contemplation est une vraie vie rebelle, notre satori. Les beatniks ne sont plus là où l'on croit.

Rejeter l'esprit de ce monde, c'est savoir le contempler. A l’ombre d'une chapelle, sous les coupoles d'ardoise d'une église en pays de montagne. Sur les chemins où la nature est reine à l’aube, dans les raies de la première lumière. Après tout, nous sommes tous des âmes simples et perdues. Des hères qui rôdaillent en fond de vallée, incapables à la hauteur. Faibles à l'espèrance.
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