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Citation de migdal


Dès la mobilisation générale, Abraham Bloch, un rabbin de cinquante-cinq ans, s'était porté volontaire pour être aumônier du 14e corps d'armée. Dans les tranchées, il souriait quand on lui donnait naïvement du « M'sieur le curé ».

Le 29 août 1914, pendant la contre-offensive française sur Taintrux et Anozel, alors qu'il s'activait avec des brancardiers, il fut atteint par un obus à la cuisse et par une balle à la poitrine. Il succomba à ses blessures. C'était un samedi.

Le père Jamin, aumônier et brancardier dans la même section, rapporta cet épisode tragique dans une lettre à un autre prêtre, lequel était en relation avec la famille Bloch à Lyon. Il y précisait qu'en fait le rabbin avait été atteint alors qu'il apportait un cruciftx à un gisant qui le lui réclamait. Bien que son ambulance fût prise sous le tir nourri du feu ennemi, il n'hésita pas. Malgré le danger, il se précipita pour faire baiser la croix au mourant.

On ne sut jamais si cette histoire était rigoureusèment authentique. Elle n'en fut pas moins aussitôt répercutée par la presse. Le peintre Lévy-Dhurmer en fit un tableau, promis à une large diffusion sous forme de carte postale. Tous les milieux la diffusèrent. L'union sacrée avait trouvé son image d'Épinal. Qu'importe si elle était plus vraisemblable que véridique. Au chevet d'un martyr, elle scellait la reconciliation de Français qui, il y a peu encore, ne s'aimaient pas.
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