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Citation de jbrasseul


Elle revint, riant aux éclats, et poussant devant elle un adorable petit troupeau d'une demi-douzaine de chevrettes aux cornes argentées. Et Cazeneuve ne put s'empêcher d'évoquer des vers d'un poète oublié depuis longtemps, et qu'il avait compté parmi ses amis.
Tandis qu'il était en train de se les murmurer à demi-voix, la reine intriguée lui demanda :
- Qu'est-ce que tu récites là ?
- Des vers, de pauvres vers qui ont été composés pour une autre reine, bien qu'ils aient l'air d'avoir été écrits pour toi.
- Crois-tu qu'il ne serait pas plus aimable de me les dire ?
- Volontiers ! D'autant plus volontiers, encore une fois, que je suis à peu près sûr que tu les aimeras.
- J'écoute.
Et ce fut non sans une émotion véritable qu'il obéit :
C'était le siècle exquis des saxes et des sèvres.
L'heure couleur de lait coulait à Trianon
Et la reine bergère aux coiffes de linon
Faisait peindre en argent les cornes de ses chèvres.
Elle se taisait.
- Qu'en penses-tu ? demanda-t-il timidement.
La façon dont elle lui répondit ne fut point sans le déconcerter quelque peu.
- La reine dont il est question dans les vers, elle se nommait Marie-Antoinette ?
- Oui, Marie-Antoinette, mais comment sais-tu... ?
Elle lui fit signe de ne pas l'interrompre.
- Elle a bien, poursuivit-elle, été condamnée à mort, et exécutée sur une machine appelée guillotine ?
Cette fois-là, Marius Cazeneuve ne dit rien. Ce fut elle qui reprit la parole pour conclure :
- Et c'est nous que chez vous l'on appelle des sauvages, n'est-ce pas ?
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