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Citation de alzaia


alzaia
27 septembre 2014
C'est pourquoi je regarderais les craintes qui veillaient au coin d'un rue, le long d'une bâtisse exiguë, parfois, mais parfois monumentale, comme dûment fondées, et légitimes les ruminations et les initiatives qui s'ensuivaient. Il me semblait que les matériaux médiocre, les ressources réduites qui avaient obligé à faire vite, sans égard qu'à la plus stricte nécessité, la couleur passée, datée qui en teintait la masse, faisait à quiconque séjournait là une vie étriquée, bistre, anachronique, sans espérance. De larges surfaces, qu'il me serait facile de découper sur un plan de la ville, étaient comme grisées, leur traversée une affaie qui n'était pas indifférente. Je suivais des itinéraires parallèles. Il s'agissait de préserver quelque chose que n'avait pas de nom, trop profondément enfoui dans cette ombre où ce que nous sommes vraiment repose à moins qu'il ne fût un prolongement de l'enfoncement et du sombre ambiants.
J'ai vainement attendu qu'un homme d'un certain âge prononce les mots, en petit nombre, qui en fixeraient le contour, la nuance, la teneur dans l'espace intérieur. De les connaître nommément, pour ce qu'ils étaient, n'aurait pas dissipé le déplaisir qu'ils m'inspiraient. Mais celui-ci serait devenu tout simple, sans le mécontentement second qu'y ajoutait le fait dena pas savoir si c'est à ma personne ou à la réalité qu'il tenait. Or, cette dernière ne suscitait pas de réserves, autour de moi. On s'en accomodait sans phrases, sans dommage apparent. La première hypothèse -que c'était de mon fait, ma faute - s'en trouvait corroborée, ma peine redoublée. Et c'est en cela, je pense, que consistait l'élément sain, le reste ou plutôt le germe de raison enfoui dans la confusion des commencements. J'ai douté d'être fondé à douter des évidences partagées. j'ai attribué ce qui n'allait pas à ma conformation déplorable et non à quelque déficience de la réalité.
L'acte devance la pensée. Une pensée que nous ignorons, quelqu'un que nous sommes à notre insu et qui en sait plus que nous, me poussent, si loint que je remonte, à briser le cercle primitif. En l'absence, encore, de visée, de la moindre idée d'un bien positif déposé à mon intention
- comment saurais-je? - dans le vide environnant, je cherche à me soustraire à la contrariété diffuse, le plus souvent, masi parfois pénétrante du périmète urbain.
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