Par certains traits, ces derniers évoquent les Natchez, qui occupaient les rives du Mississipi, sinon les Aztèques, dont ils seraient les descendants, selon Mathieu Sagean; par d'autres, ils font penser aux tribus de l'ouest du continent. Enfin, plusieurs de leurs caractéristiques sociales et religieuses appartiennent davantage à des peuples asiatiques qu'à des tribus américaines: les Acaaniba, qui cumulent des traits culturels et cultuels d'origines diverses et dont le nom évoque un toponyme, sont une invention de Mathieu Sagean, qui renoue avec des légendes apparues avant la découverte de l'Amérique.
Par l'obsession de l'or dont elle témoigne et par la présence des pierres précieuses qui embellissent les étranges sculptures acaanibaines, la relation de Sagean sacrifie au mythe d'El Dorado, mais elle propose surtout une version du jardin d'Éden, à travers l'invention d'un site qui n'est pas sans évoquer le «Royaume de Cocaigne», ce «pays imaginaire où les habitans vivent fort heureux sans rien faire18», et «où on fait grande chère».