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Citation de Aunryz


Max ne nous avait pas entendus approcher et poursuivait son activité avec une grande application. Son regard avait une fixité étrange, comme si les signes qu’il traçait complétaient un autre dessin, enfoui à quelques mètres de profondeur, par-delà la surface du papier. Il leva finalement la tête et nous regarda, sans manifester de réaction.

— Max, c’est moi ! dit Maureen, qui contrôlait mal sa voix.

Il écarquilla les yeux, et son visage jusqu’alors inexpressif se métamorphosa sous la poussée d’une joie sauvage, dont l’intensité avait quelque chose de peu rassurant. Il était assis en tailleur, le dos droit, vêtu d’une tunique de lin et, dans l’éclairage mouvant des flammes, son profil et son immobilité évoquaient une figure extatique, aux ombres impénétrables.
Sans bouger de sa pose, il poussa soudain le cri le plus impressionnant que j’eusse jamais entendu sortant d’un gosier humain.
C’était un grondement de triomphe, primitif et déchirant, qui saluait l’apparition de Maureen dans le blockhaus, non comme un événement décidé par elle, mais comme un fait d’obéissance à un ordre donné par lui, dans le silence de sa méditation.
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