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Citation de Cricri124


Souvent Cyrian se demandait pourquoi sa vie lui était tombée dessus, pourquoi il percevait le monde par ses sens et non par les sens d’un autre. En ce moment, le monde se réduisait à un vestibule plongé dans la pénombre et une conversation avec sa maîtresse au corps splendide et meurtri. Le monde se réduisait pour Aurelle à un ancien amant recroquevillé dans un vieux fauteuil en cuir, ratatiné dans ses fringues, cisaillé par les remords, empêtré dans ses contradictions. […] En ce moment même quelqu’un se noyait, une femme accouchait, un couple s’aimait, un grabataire gémissait, deux gamins s’arrachaient les cheveux, un homme hurlait au milieu d’une foule, un voyeur se masturbait, un chirurgien opérait, un désespéré se pendait, une assemblée riait aux éclats, des gens sortaient en courant de leurs maisons secouées par un tremblement de terre… Un puzzle infini qu’on ne pourrait jamais reconstituer, un kaléidoscope dont aucun être humain n’appréhenderait un jour la complexité. Quelle était sa place là-dedans ? Pourquoi était-il lui et pas un autre ? Est-ce qu’il pourrait vraiment un jour changer de moi ? Est-ce que c’était ça, le voyage fabuleux promis par Johannes, le prix de sa trahison ?
Chapitre 5, p 48
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