Il n'y a plus que la blancheur de la main nue, le froid de l'arme. J'ai peur. Daniel V. dit, à voix haute : "j'ai peur." Il entend sa voix. Il faut desserrer cette étreinte, je dessinerai, plus claire sur la nuit confuse, s'élaborant patiente autour d'une main nue posée sur une arme, une sentinelle vigilante, je la nommerai comme on nomme les sentinelles, Daniel V., le mot de passe, mon nom. La main, nue et blanche sur l'arme froide, la voix. C'est en me concentrant, de toutes mes forces, sur la main, sur la voix, que je parviendrai à résister à la peur, à l'oubli, à ce vertige où tout se dissout, que j'irai, il le faut, jusqu'au bout de mon histoire.
..., je voudrais croire, lorsque sa tête se tourne vers le ciel, que les étoiles brillent à nouveau, que toute la grande nuit d'été s'illumine, pour toujours, dans une miséricorde infinie.