Quoi qu’on dise, généralement les funérailles ne sont en fait que des réunions de famille où il fait bon se rencontrer pour connaître un peu les nouvelles de tout un chacun et pour se remémorer le bon temps. C’est aussi, pour plusieurs, l’occasion de prendre congé du travail. Pour d’autres, c’est de remettre la monnaie de la pièce à un ou une amie, une connaissance. Pour certains, c’est aussi une belle opportunité de se bourrer de sandwichs et de desserts. Quatre-vingt-dix pour cent des gens qui assistent à ces cérémonies se foutent pas mal des défunts. Le dix pour cent qui reste, ce sont des personnes sincères, c’est-à-dire la seule richesse qu’un être humain perd lorsqu’il quitte cette vie.
C’est inconcevable qu’un être humain puisse vivre dans un lieu pareil. Pourtant, cet endroit n’est pas unique, il en existe un grand nombre et peu de gens font l’effort de comprendre le pourquoi de ce genre de négligence. La détresse humaine en est, la plupart du temps, la cause. Des gens, souvent atteints d’une maladie mentale, qui sont laissés à eux-mêmes, n’ont aucune idée de leur état. Le drame, c’est que ces personnes en détresses, la plupart du temps, sont répugnantes aux yeux des gens dits normaux et ne doivent compter que sur leurs très faibles moyens pour survivre.
Ces hommes ne méritaient pas de vivre, je te l’accorde, mais se faire justice soi-même n’est pas la solution. Qu’adviendrait-il de notre société si tout un chacun se mettait à régler ses propres comptes de cette façon ? La vie de tous les jours deviendrait un enfer. Combien d’injustices seraient commises ? Des innocents seraient assassinés pour satisfaire des gens sans scrupules qui sont passés maître dans l’art de créer de fausses preuves de culpabilité.
Un être aussi abject, d’une perversité aussi extrême, ne peut continuer à faire partie intégrante d’une société. L’homme est un animal pensant, Vincelette était tout simplement un animal. Un animal vicieux qu’il fallait abattre avant qu’il ne récidive.
Qu’il est déplorable, pour des personnes âgées, de faire très souvent de nombreux sacrifices tout au long de leur vie sans qu’aucune peine ne vienne leur rendre hommage au moment où celle-ci les quitte.
Les méchants sont protégés par la justice. Ils s’en tirent toujours à bon compte.
Son ami de cœur l’a trahie avec une femme rencontrée par hasard dans un bar. La blessure a été suffisamment lourde de conséquences pour qu’il faille un semestre complet avant une cicatrisation appréciable. Ce n’est que depuis peu qu’elle parvient enfin à respirer la joie de vivre et à oublier son ancien amoureux. Malgré tout, le fait d’être seule, ou du moins de n’avoir personne dans sa vie, la rend quelque peu nostalgique à certains moments. Elle sait très bien que les amies sont importantes, mais l’amour l’est tout autant, sinon davantage.
C’est dans un endroit comme celui-là, loin de la ville, du bruit et surtout des voisins, dont le plus près se trouve à environ un kilomètre, que Bérangère a toujours rêvé d’habiter. Quoi demander de plus que de respirer à fond cet air pur transportant les parfums que la forêt se dressant tout près lui renvoie pour agrémenter sa vie ! Sans parler du murmure d’un ruisseau dévalant tout doucement la montagne à cent mètres de là, se révélant être une musique pour les oreilles.
Pour augmenter son plaisir, l’odieux personnage ne cesse de murmurer des insanités à l’oreille de la femme, la qualifiant des plus dégradantes dénominations, utilisant des mots d’une vulgarité inouïe pour décrire ses gestes. Et surtout, il insiste sur le fait que si elle s’était arrêtée à cet endroit, c’était pour s’offrir à lui. Dans le fond, il n’est que l’instrument qu’elle a choisi pour réaliser ses fantasmes !
Se faire justice soi-même est un grave délit. Laisser errer un meurtrier parmi les innocents, c’est de la folie pure et simple.