La première fois que Roland aperçut son image dans un miroir, il s’immobilisa comme si son sang se figeait. Bien sûr, il venait de recevoir cet uniforme vert-de-gris, ce calot, ce ceinturon, ce casque, et n’avait aucune raison d’être surpris, mais la réalité le stoppa comme une gifle. C’était bien lui, sa silhouette, son visage, et il voyait un soldat allemand. […] Ce fut trop, il ne put supporter cette vision. Lui tournant le dos, il s’éloigna à grands pas, conscient qu’il s’enfuyait. Plus loin, il aperçut l’un de ses camarades courbé au-dessus d’une poubelle et il l’envia. Vomir l’eût peut-être en quelque façon purifié.